Notre association, en date du 04 novembre 2004, a pris l’initative d’écrire au Président de la République suite à une déclaration qu’il a faite à Hanoï ainsi qu’une seconde déclaration de Monsieur Michel Barnier Ministre des Affaires Etrangères faite à Paris, rendues publiques toutes les deux par les médias :
« Une langue qui disparaît, c’est une richesse qui disparaît et c’est dramatique. (…) Chaque fois qu’une culture disparaît, qu’une langue disparaît, c’est la culture du monde qui s’affaiblit. Et cela est très dangereux, d’où l’importance de la diversité culturelle et du respect de la diversité culturelle. (…) C’est vrai que si nous arrivions dans un monde où il n’y aurait qu’une langue, cela voudrait dire une seule culture. Et tout le reste disparaîtrait, ce qui serait une véritable catastrophe écologique »
Monsieur Jacques CHIRAC, Hanoï, 7 octobre 2004
« La question linguistique en Europe n’est pas une question pratique ou secondaire, elle est une question fondamentale. Le combat pour la diversité en Europe est avant tout un combat bien naturellement pour la diversité des langues »
Monsieur Michel BARNIER, Paris, septembre 2004
Monsieur le Président de la République,
Déclarer que la diversité culturelle et linguistique est une question fondamentale, nous apparaît comme une évidence. Nous ne cessons de le répéter, en vain, depuis des décennies. Aussi avec la section des Alpes-Maritimes de l’Institut d’Etudes Occitanes, je vous demande, Monsieur le Président, ainsi qu’à votre gouvernement, d’appliquer à l’intérieur de nos frontières, les discours qui sont tenus à l’extérieur ou devant des auditoires étrangers. Et notamment :
– que les cultures et langues régionales de France qui font partie de notre patrimoine national soient reconnues par nos institutions, comme l’ont fait, pour leurs propres langues régionales un grand nombre de pays européens,
– qu’elles soient effectivement enseignées, à tous les niveaux de la scolarité, à ceux qui le souhaitent, par des dispositions réglementaires officielles de l’Education Nationale,
– qu’elles puissent accèder de façon significative aux médias du service public,
– qu’elles soient « naturellement » présentes dans la vie de tous les jours.