Organisée par la Calandreta dau Mas et la Mairie de Drap, cette conférence aura lieu le 24 Mars à 18 heures 30 salle M. THOREZ.
Conférence proposée par Denise SANTI, professeur agrégé d’histoire, Présidente de l’Institut d’Etudes Niçoises (association loi de 1901).
Cette conférence a été donnée à Nice le 9 Octobre 2OO4, à la demande du Centre du Patrimoine.
Un décor urbain original : les façades peintes à Nice (frises et décors)
La conférence a pour objet de faire découvrir un aspect très particulier du paysage urbain de Nice , le décor peint en façade, et d’en faire comprendre la genèse.
Il existe à Nice plus de 25O exemples de frises peintes qui courent sous les avant toits, décor qui disparaît pratiquement au delà du Var.
Quand, pourquoi , pour qui ce décor s’est-il mis en place, qui en étaient les auteurs, d’où leur venait leur savoir faire ,
On les trouve sur des maisons bourgeoises, mais aussi sur de très modestes demeures dans des quartiers excentrés.
L’idée de départ est de montrer le lien avec l’histoire et les mutations sociologiques :
Jusqu’en I860, le Comté dépend de l’Etat Piémontais : la tradition italienne de la couleur est très présente dans la « vieille ville » essentiellement baroque.
A partir de 1860 , date du rattachement à la France, mutation complète politique, économique et sociale : entrée dans la « Belle Epoque » et édification par milliers de châteaux et palaces pour accueillir les riches hivernants.
Cette ville nouvelle, aristocratique et opulente, est construite par une main d’œuvre venue d’Italie, qui importe ses savoir faire et ses traditions culturelles.
Dans une ville où tout est dédié à la beauté et au luxe, ils enrichissent leurs modestes maisons des décors peints que nous voyons aujourd’hui et qui font le charme de quartiers populaires.
Repris sur les villas bourgeoises , ce type de décor apporte une grande originalité à un bâti relativement conventionnel et est à l’origine de d’œuvres d’une grande beauté.
A travers de nombreux exemples de photos numérisées (voir quelques documents joints) la conférence montre la filiation italienne, techniques particulière du sgraffito, et inspiration néo classique , mais aussi comment les choix des motifs et leur interprétation reflètent l’air du temps et les modes : Modern style, Art déco etc..
Une cinquantaine de photos illustrent le propos et permettent une découverte d’un aspect très méconnu du patrimoine urbain de la ville.
Ces décors peints , qu’ils soient sur de modestes maisons ou des résidences exceptionnelles, sont caractéristiques de la phase culturelle est esthétique de la Belle Epoque, qui, pour le pays niçois s’est prolongée jusque dans les années 30. Ils sont les témoins du bouleversement d’une société.
Les mosaïques, puis l’architecture en béton vont signer l’arrêt de mort du décor peint.
Pendant longtemps ces décors ont été négligés, et beaucoup ont disparu.
Mais il y a aujourd’hui un renouveau d’intérêt et une prise de conscience de la valeur de cet héritage décoratif unique en France.
