Liejut dins l’Independant dau 23 d’octòbre aquest article emb’un reportatge fòtos de la manifestacion dau 22, que l’ieo-06 a realisat sus plaça lo 22. Per toi lu presents, Carcassona marca lo principi de quauqua ren de nòu per la lenga occitana.
La grande houle occitane déferle avec près de 10 000 manifestants
La portion des lices de la Cité comprise entre le Pont-Levis et la Tour de la Vade était presque trop petite, hier, pour accueillir l’arrivée de la manifestation pour la défense de la langue occitane.
Une manifestation pour tester l’état de la mobilisation, certes, pour « se faire plaisir d’être ensemble » aussi.
Mais surtout pour lancer un cri d’alarme sur la situation de la langue d’Oc aujourd’hui.
« Une étape »
Tour à tour, les représentants des cinq associations qui appelaient à manifester s’y sont employés. Et dans les discours – tous entièrement en occitan – c’est le mot « vergonha » qui revenait. Non plus cette « honte » que ressentaient jadis les occitanophones à parler leur langue, mais la « vergonha que deurià aver la Republica francesa » (la honte que devrait avoir la République Française).
« Aujourd’hui n’est pas une fin, mais une étape pour aller plus loin. On se souviendra de ce 22octobre à Carcassonne », a lancé Alain Rouch (IEO-Aude), face aux remparts « derrière lesquels les Trencavel ont dit non ». « Il y aura un avant et un après ce 22octobre à Carcassonne », a appuyé David Grosclaude, président de l’IEO, qui a interpellé l’Etat et les élus locaux: « Prenez vos responsabilités, aidez les associations, aidez les créateurs, les artistes, ouvrez des écoles. Ce n’est pas de musées que l’on vous parle aujourd’hui, mais de moyens de transmettre la langue. M.le Président, vous qui reconnaissez à l’étranger la « diversité culturelle », commencez à vous occuper de la langue que l’on parle en Corrèze! ».
« Réflexe citoyen »
Quelques instants avant, six enfants venus des quatre coins des pays occitans, du Béarn aux vallées italiennes, avaient lu des passages de la déclaration des droits de l’homme, en occitan, bien sûr. « L’Occitanie, ce sont 33 départements français, soit 15millions de personnes qui n’ont guère qu’un hebdo en langue d’oc et une demi-heure par semaine de programmes télé que l’on supprime lorsqu’il y a quelque chose jugé plus important », ont dénoncé les responsables du Conseil de la jeunesse occitane.
Quant aux Calandretas, écoles maternelles et primaires en occitan, « elles sont le réflexe citoyen à une situation inacceptable ».
David Grosclaude l’a promis: « l’appel de Carcassonne ne restera pas sans lendemain ». Une autre manifestation de masse sera organisée à la fin de l’année 2006.