Colloque « L’école française et les langues régionales »

– 13 et 14 octobre, Université Paul Valéry. BRED, salle Jourda

Entrée libre dans la limite des places disponibles, inscription obligatoire sur le site :
http://ecolanguesregionales.free.fr/

Vendredi 13 octobre
-9 h accueil hall du BRED
-9 h 15 ouverture du colloque par M. le Recteur de l’Académie de Montpellier, M. le Délégué Général à la Langue Française et aux Langues de France, M. le-président de l’Université Paul Valéry.

1ère séance : présidence : Pascal Ottavi, Università di Corsica
– 10 h : Conférence inaugurale : Philippe Martel, RedOc, Université paul Valéry :
L’école française et les langues régionales
– 10 h 30 : Bernard Oyharçabal (CNRS, IKER-UMR 5478) :
L’instruction en langue basque : un petit livre scolaire datant de la période révolutionnaire, dans le prolongement de l’enseignement des petites écoles. »
– 11 h : pause
– 11 h 15 : Aurélie Arcocha-Scarcia,(Michel de Montaigne-Bordeaux 3 CNRS, IKER-UMR 5478) :
L’utilisation du basque dans l’enseignement au milieu du XIXe
– 11 h 45 : Pierre Pasquini « Ecole privée et impensé des « patois » au XIX° siècle ».

2ème séance : présidence : Christian Amalvi, Université Paul Valéry
– 14 h : Jòrdi Blanc
Jaurès et l’enseignement des langues régionales à l’école de la république
– 14 h 30 : Yan Lespoux, certifié d’occitan, doctorant Université de Pau :
La presse félibréenne et l’occitan à l’école durant l’entre-deux-guerres.
– 15 h : Eugène Gherardi, Università di Corsica :
Jean-Pierre Lucciardi, « hussard noir » et pionnier de l’enseignement de la langue corse
– 15 h 30 : Lluc Bonet, IUFM Montpellier, Lycée Mayol, Perpignan :
Louis PASTRE (1863-1927) : précurseur de l’enseignement intégré du catalan et du français à l’école publique.
– 16 h pause
3ème séance : présidence : Carmen Alén-Garabato, Université Paul Valéry
– 16 h 30 : Hervé Terral, Université Toulouse-le Mirail, LISST, UMR CNRS-Toulouse II, 51-93 :
L’école française en Bretagne au regard de la Revue pédagogique
– 17 h : Fañch Broudic, Journaliste et chercheur, Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Université de Brest
La puissante tenacité de l’obstacle de la langue bretonne
– 17 h 30 : Dominique Huck, Université Marc-Bloch Strasbourg II, EA 1341 Mondes germaniques – Mémoires et frontières et EA 1339 LiLPA
L’école primaire et les questions linguistiques en Alsace entre 1918 et 1940
– 18 h : Michel Lafon, doctorant Université Paul valéry
Éveilleurs d’occitan en Rouergue 1921-1970

– 19 h : Buffet offert aux participants par le Centre d’Études Occitanes

– 20 h amphi D : projection d’un film de collectages « Quel est ce charabia ? » par Michel Lafon, un film où les Aveyronnais nous expliquent, d’après leur vécu, comment, dans la 1ère moitié du XXe siècle, étaient traités les petits élèves qui arrivaient à l’école en ne sachant parler que le « patois ». Sous-titrage français pour les témoignages en occitan.

De la réflexion bienveillante de l’institutrice ou de l’instituteur rappelant qu’à l’école il fallait parler français, à la punition : lignes, verbes, prières (à l’école privée), les moyens de répression étaient nombreux. On y voit que l’utilisation du « signal » sous ses formes diverses et variées était très fréquente et permettait une chasse au « patois » d’autant plus efficace qu’elle était menée par les enfants entre eux.
Ainsi, petit à petit, l’occitan est sorti des cours d’écoles.

Mais il y eut aussi des enseignants qui, comme Henri Mouly, dès 1921, menèrent sans relâche le combat pour faire reconnaître l’occitan comme une langue véritable et la faire accepter et enseigner dans les écoles primaires: articles nombreux dans la presse, livres s’adressant aux écoliers, la revue Escòla e terrador (Ecole et terroir) en direction des enseignants pour arriver au Certificat d’Etudes Primaires en Occitan en 1942, dont nous parle un ancien candidat.

Ce combat porte aujourd’hui ses fruits à travers la création de classes bilingues dont celle de l’école primaire publique Jean Boudou à La Primaube.

Discussion

Samedi 14 octobre – BRED – Salle Jourda

4ème séance : présidence : Fañch Broudic, Université de Brest

– 9 h : Pascal Ottavi, Università di Corsica,
La question des langues régionales : un isolat idéologique ?
– 9 h 30 : Pierre Boutan, IUFM Montpellier, UMR CNRS 7597 Histoire des théories linguistiques
Le traitement des « idiomes locaux » à l’école en métropole et aux colonies, à partir du cas de l’Algérie
– 10 h : Patrick Cabanel, Université Toulouse-Le Mirail
Périphéries régionales, espaces coloniaux, Méditerranée israélite; questions de méthodes et d’échelles dans l’apprentissage du français républicain
– 10 h 30 pause
– 11 h : Marie-Jeanne Verny, RedOc, Université Paul-Valéry :
L’école et l’occitan, de la réalité à sa représentation littéraire
– 11h 30 : conclusions du colloque par Patrick Cabanel.


La lutte de l’Etat, au XIXe siècle, contre l’analphabétisme affronte l’ignorance massive de la langue « nationale », le français. La question est centrale dans le processus d’alphabétisation : le français est la langue du savoir dispensé par les maîtres, c’est aussi la langue de l’Etat qui doit servir de véhicule à la diffusion de l’idéologie nationale dont la France a besoin. C’est aussi, au-delà du mythe rassurant de l’égalité entre tous les citoyens, « la langue des Messieurs », maîtres du jeu social.

Dès lors que faire de la langue que les enfants apportent avec eux à l’école ? L’interdire ? Réprimer ses utilisateurs ? On pense à toutes les punitions inventées pour chasser les « patois ». Certains enseignants ont plutôt essayé de concilier apprentissage du français et prise en compte de l’héritage linguistique des élèves. Jusqu’à quel point cette utilisation du « patois » au service de l’apprentissage du français a-t-elle été pensée, linguistiquement, pédagogiquement ? A l’inverse, comment apprécier l’accusation identifiant la défense des « patois » à une hostilité politique vis-à-vis d’une langue française porteuse des idées nouvelles ? Quels effets a eu la promotion du français en différents points du territoire sur la représentation et la pratique des diverses langues de France ?

Comité scientifique : Carmen Alén-Garabato (Université Paul Valéry) Arlette Bothorel-Witz (Uiversité Marc Bloch, Strasbourg) Pierre Boutan (UFM Montpellier) Fanch Broudic (Université de Brest), Jacques Fusina, (Université de Corte) Philippe Gardy (CNRS, Université Paul Valéry), Christian Lagarde (Université de Perpignan), Hervé Lieutard (Université Paul Valéry), Philippe Martel, (CNRS, Université Paul Valéry), Xavier North (Délégué Général à la langue française et aux langues de France), Bernard Oyharçabal (CNRS, Université Pau-Bayonne), CNRS, Jean Salles-Loustau (Inspecteur Général), Marie-Jeanne VERNY (Université Paul Valéry)

Comité d’organisation : Carmen Alén-Garabato, Pierre Boutan, Gérard Gouiran, Philippe Gardy, Hervé Lieutard, Philippe Martel, Claire Torreilles, Marie-Jeanne Verny.

Secrétariat : H. Lieutard Herve.Lieutard@univ-montp3.fr, M-J. Verny mjvb@wanadoo.fr.

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