Cars amics e sòcis,

La FELCO, que conoissetz ben aüra sus lo nòstre site, ven d’escriure au ministre de l’Educacion Nacionala. La sieu letra es clara, se ren de nòu si fa, es la mòrt de l’ensenhament de l’occitan-lengad’òc d’aqui gaire. Vos remandam au sieu site assostat per lo CREO de Tolosa :


www.creo-mp.org

Toi a Carcassona lo 22 octòbre dau 2005 « per la lenga occitana »

FELCO

Fédération des Enseignants de Langue et Culture d’Oc – Académies d’Aix, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Limoges, Montpellier, Nice, Poitiers, Île-de France

Siège Social : CRDP allée de la Citadelle 34064 Montpellier Cedex 2

Philippe Martel,
Président
Montpellier le 14 octobre 2005

Monsieur le Ministre,

Notre fédération représente les enseignants de langue et culture d’Oc des huit académies concernées.

Nous vous avons donc demandé une audience dès votre nomination au ministère de l’Education Nationale, afin d’évoquer les problèmes et les incertitudes concernant l’enseignement de l’occitan et, pour l’instant, nous n’avons pas obtenu de réponse.

Nous constatons en effet que certaines mesures vont supprimer plusieurs possibilités de valoriser l’enseignement de l’occitan et conduire directement ou indirectement à la réduction de l’attractivité de cet enseignement, à la diminution de la demande et des moyens, à sa marginalisation. Nous sommes d’autant plus inquiets car la réponse faite récemment par le ministère aux parlementaires montre à l’évidence que les services chargés de cette question la traitent avec légèreté et mauvaise foi. En annexe, vous pourrez trouver le détail des mesures que nous contestons, l’extrait de la réponse de vos services, suivi de nos commentaires et propositions.

Nous constatons aussi que depuis la mise en œuvre de la Loi Fillon, aucune annonce n’a été faite par le ministère au sujet de l’enseignement des langues régionales alors que :
– le Code de l’Education prévoit cet enseignement ;

– il est porté par une réelle dynamique dans les régions françaises concernées ;

– il procède d’une véritable politique nationale en faveur de la diversité culturelle.

– les circulaires précisent qu’il s’agit « d’un élément essentiel du patrimoine national ».

La conséquence de ce silence est évidente : elle laisse croire à beaucoup de décideurs, Recteurs, Inspecteurs d’Académie DSDEN, chefs d’établissement, que ce n’est plus la peine de laisser une place pour l’occitan dans le système éducatif.

Monsieur le Ministre, nous vous demandons de bien vouloir arrêter cette brutale régression, agir très rapidement afin que l’Education Nationale renoue avec sa politique antérieure qui, dans une remarquable continuité républicaine, avait su progressivement améliorer le statut et les possibilités de l’enseignement des langues régionales.

Nous vous renouvelons notre demande d’audience afin de vous présenter plus en détail la situation exacte de l’enseignement de l’occitan, ainsi que nos suggestions.

Dans l’attente de cette audience et de l’action que vous voudrez bien mener en faveur de cette langue de France qu’est l’occitan, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’_expression de nos sentiments très respectueux.

ANNEXE

« Dévalorisation du CAPES d’occitan-langue d’Oc : »

En effet, depuis 2004, seulement quatre postes sont offerts à ce concours, alors qu’auparavant, il était doté de quinze à vingt postes. Or, il aurait été absolument nécessaire de maintenir l’ancienne dotation afin d’offrir à plus d’élèves la possibilité de bénéficier de cet enseignement.

Alors qu’il aurait fallu élargir les possibilités pour améliorer la transmission de ce « élément essentiel du patrimoine national » et conforter la crédibilité de la France en matière de préservation de la diversité culturelle, le ministère de l’Education Nationale a pris des mesures qui le dévalorisent.

Malgré nos protestations, celles des familles, des syndicats, des parlementaires de tous bords, malgré une pétition de 20 000 signatures en faveur du CAPES d’occitan-langue d’Oc, nous n’avons obtenu que des réponses témoignant du désintérêt du ministère précédent pour cette question.

Notre proposition : Retour à 20 postes.

Il nous semble que le ministère devrait reconsidérer la question du nombre de postes offerts au CAPES d’occitan-langue d’Oc. Nous sommes en mesure de vous expliquer la situation réelle de l’enseignement de l’occitan dans le secondaire, de vous apporter tous les arguments en faveur d’une réévaluation, en opposition totale avec la réponse faite aux Parlementaires au printemps 2004 par les services du ministère.

« Dévalorisation de l’occitan dans le projet de brevet des collèges : »

Jusqu’à présent, le Brevet des collèges permet de valoriser la compétence en langue régionale de trois manières : enseignement bilingue, en tant qu’option LV2 ou en tant qu’option facultative.

Pour ce qui est de l’occitan, cette dernière possibilité concerne le plus grand nombre d’élèves (environ 15 000 selon la dernière enquête DESCO).

D’après la maquette présentant les modifications du Brevet des collèges, seules les deux premières possibilités qui ne concernent que très peu d’élèves seraient maintenues. L’option facultative de langue et culture régionale ne serait plus valorisée… Nous notons que cette mesure ne frappe que les langues régionales…

Si elle est appliquée, elle aurait pour conséquence inévitable de décourager de nombreux élèves de poursuivre l’enseignement de l’occitan en les incitant à s’inscrire dans d’autres options valorisées au Brevet. Une option qui n’est pas valorisée est condamnée.

Cette mesure porterait donc le coup de grâce à l’enseignement de l’occitan au collège.

Extrait de la réponse du ministère du 20 septembre 2005 :

« Pour la session 2006 du diplôme national du brevet, la prise en compte des langues régionales s’effectuera dans des conditions identiques à celles ayant cours à la session 2005 de ce même examen »

Notre commentaire et notre proposition :

Nous nous félicitons qu’en 2006 l’option occitan au brevet soit toujours valorisée. Cependant, la réforme du brevet n’est pas abandonnée et aucune annonce claire n’a été faite sur le maintien de cette disposition dans le brevet futur.

Nous demandons donc le maintien de la valorisation de l’enseignement optionnel de langue régionale au brevet après 2006.

« Marginalisation des langues régionales dans la réforme du Concours de Recrutement des Professeurs des Ecoles :

 »

La réforme du recrutement des professeurs d’école est en retrait par rapport à la formule précédente : les langues régionales y sont nettement moins valorisées que les langues étrangères car elles ne font l’objet que d’une épreuve dite d’« option facultative bonifiante »

(seuls les points au dessus de la moyenne sont retenus).

Extrait de la réponse du ministère du 20 septembre 2005 :

« S’agissant de la réforme du concours de recrutement des professeurs des écoles (…), celle-ci prévoit qu’à compter de 2006, tous les candidats pourront demander à subir une épreuve orale facultative de langue régionale… »

Notre commentaire et notre proposition :

Il s’agit donc d’une régression par rapport au concours antérieur dans lequel les compétences en langue régionale étaient évaluées comme celles des langues étrangères et non comme une épreuve orale facultative. Cette dévalorisation au concours prépare en fait une exclusion de l’enseignement de la langue régionale au primaire.

Nous demandons au contraire le maintien d’une possibilité de valorisation complète de la compétence en langue régionale dans le Concours de Recrutement des Professeurs des Ecoles (au titre de langue vivante et comme option facultative).

Extrait de la réponse du ministère du 20 septembre 2005 :

« Quant aux concours externes et internes spéciaux de recrutement des professeurs des écoles, ces concours comporteront une épreuve d’admissibilité de langue régionale et une épreuve orale d’admission dans ces mêmes langues. »

Notre commentaire et notre proposition :

Il est heureux que le ministère maintienne ce concours indispensable. Nous devons néanmoins préciser qu’à l’heure actuelle il n’est organisé que dans quatre académies sur huit qui sont concernées par l’occitan. Les blocages exercés par certains Recteurs et certains Inspecteurs d’Académie ont empêché ou limité les ouvertures de sites bilingues, ce qui leur a permis a posteriori de justifier la non organisation de ce concours, ou un nombre très réduit de postes offerts, voire l’absence de formation.

Nous demandons que ce concours spécial soit organisé dans les huit académies concernées, en cohérence avec un plan de développement rectoral permettant de développer au primaire l’enseignement de la langue et d’ouvrir des sites bilingues à parité horaire.

« Dévaluation de l’occitan au baccalauréat :

 »

D’après le Bulletin Officiel du 6 janvier 2005 (Arrêté du 9-12-2004 paru au JO du 17-12-04), les langues anciennes qui jusqu’à présent avaient un statut comparable en tant qu’options avec celui des langues régionales, sont revalorisées et rendues plus attractives par un coefficient qui passe à 3 tandis que celui de la langue régionale reste à 2….

Cela conduira inévitablement à un abandon de la filière occitan par beaucoup d’élèves du lycée.

Extrait de la réponse du ministère du 20 septembre 2005 :

« La langue occitane n’apparaît aucunement « dévalorisée » par rapport aux autres enseignements proposés à ce niveau d’enseignement ».

Notre commentaire et notre proposition :

Comment ne pas penser que les services du ministère qui ont rédigé cette réponse pourraient être de mauvaise foi ?

Il est indispensable de maintenir la parité de traitement et de valorisation des langues régionales et des langues anciennes au baccalauréat. Pourquoi ne pas « monter » le coefficient des langues régionales à 3 ?

« Oubli des langues régionales à la rentrée 2005 »

Dans la circulaire de rentrée qui met l’accent sur les langues vivantes étrangères et les langues anciennes et qui ne cite jamais les langues régionales ce qui a des effets désastreux sur leur statut et leur prise en compte aux différents niveaux.

Dans le plan langues : Les récentes mesures prises par vos services en faveur des langues étrangères dévalorisent de fait les langues régionales qui étaient traditionnellement associées aux langues étrangères dans les termes de « langues vivantes » ou « langues vivantes étrangères et régionales ». Ce décrochage modifie leur statut et risque, s’il est maintenu, d’exclure les langues régionales du primaire et à terme de l’enseignement de LV2 au collège puis au lycée.

Notre proposition : préparer

· un « plan langues régionales » qui revalorise les langues régionales, notamment dans les examens et concours.

· un « plan interacadémique langue et culture d’oc » pour mettre enfin en œuvre les mesures et moyens nécessaires pour valoriser et transmettre cette langue et cette culture de France qui représentent un patrimoine particulièrement menacé et maltraité.

· Intégrer l’enseignement des langues régionales dans le « socle commun » de l’école primaire afin que celles-ci retrouvent leur statut précédent de « langues vivantes étrangères ou régionales »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *