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Amics occitans, la cronica Ribon-Ribanha d’ancuei, titrada « MOUSCASSE e LUJAMBO », v’es prepauada da Hélène e Solange MONGONDRY de la SAHM (Société d’Art et d’Histoire du Mentonnais) . Asperam tanben lu vòstres escrichs per li cronicas futuri, que sigon racòntes dau passat ò dau quotidian, articles jornalistics, galejadas, poesias, cançons, scenetas de teatre, bandas dessenhadi…


a l’adreça : ribonribanha@yahoo.fr

« La garderem ribon-ribanha, nòsta rebèla lenga d’Òc ! »

MOUSCASSE e LUJAMBO

En 1919, ann d’elecioù legislative e tamben munichipale, re rivalità tra ra drecha e ra seneca pareishavan unicament au moument de legislative. Encara que s’eliegeva, per preferença, u noutàbili en se fient ent’a soua reputacian putost qu’ent’a soua apartanença perqué ru scrutì eran mai questian d’ome, de coumbrìcoula e de pràtica que de vera poulìtica.

En 1925, ou mera sourtent, Chouà Fontana, ese torna eliejù dame un prougrama centrà sus’a vila de Mentan, caumeme que s’era pilha ‘na camijouara per e legislative de 1924 douna elou rapresentava ou partì radicale. Ru Mentounasque, que avian rejetà ou partisan, renouvelavan dounca ra soua counfiença ent’ou noutàbile que counoushìan.

Es en « temp de crisa » qu’ou cambiament s’ese fach de maniera irevoucàbile.

Se ru Mentounasque han countinuà de persounalisà ru partì en parlent du Firpisti (partisà de Marcel Firpo, de drecha), du Torresisti (partisà de Henri Torres, da seneca), era magarra menou questian de persoune que de seneca e de drecha, de reaciounari e de republicà, e meme de clericali e de làhiqui : ra poulìtica s’empousava à Mentan.

Ent’aquelou temp ouna noun se parlava pu ou mentounasc qu’en familha o dam’u amigue, u Mentounasque han cernù doue paràule espressive per designà ra drecha e ra seneca : ru partisà da drecha se san sounà « lujambò » e ru ome da seneca « mouscasse ». Ra drecha spiegava qu’u lujambò san pu belu qu’e mouscasse e que, da mema façan, a drecha era pu fiourishenta qu’a seneca. Ra seneca spiegava qu’u lujambò vehan unicamente re fiou e noun counoushan nan re meme difigurtà que re mouscasse : ele san fourçàie, per ra soua miséria, de pausà-se sus’a merda ma que benvitou re mouscasse se souleverìan e prouverìan ent’u lujambò que noun eran nan souta da elu.

Aishì ru Mentounasque se san empatrounì de noucioù d’oupousicioù poulìtique e de classe.

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En illustration, deux tracts politiques, extraits de l’ouvrage de Hélène Mongondry « La Vie politique à Menton dans l’entre 2 guerres 1919-39 » publié par la SAHM.

GROSSES MOUCHES et LUCIOLES

En 1919, année où eurent lieu à la fois des élections législatives et municipales, les rivalités entre droite et gauche n’apparaissaient qu’au moment des législatives. Encore élisait-on, de préférence, des notables en se fiant à leur réputation plutôt qu’à leur étiquette. Les scrutins étaient en effet plus affaire d’hommes, de clans et de clientèles que de politique réelle.

En 1925, le maire sortant, François Fontana, fut réélu sur un programme centré sur la ville de Menton, alors qu’il avait été battu aux législatives de 1924, où il représentait le parti radical. Les Mentonnais, qui avaient repoussé le partisan, renouvellent donc leur confiance au notable qu’ils connaissent.

C’est lors du « temps des crises » que le changement se fit de façon irrévocable.

Si les Mentonnais continuèrent de personnaliser les partis en parlant des Firpistes (partisans de Marcel Firpo, de droite), des Torresistes (partisans d’Henri Torres, de gauche) il était pourtant de moins en moins question de personnes et de plus en plus de gauche et de droite, de réactionnaires et de républicains, voire de cléricaux et de laïcs : la politique s’imposait à Menton.

Au moment où on ne parlait déjà plus le mentonnais qu’en famille ou entre amis, les Mentonnais choisirent deux mots imagés pour désigner la droite et la gauche : les partisans de la droite étaient appelés « lujambo » c’est-à-dire lucioles et les hommes de gauche « mouscasse », les grosses mouches. La droite expliquait que les lucioles sont plus belles que les mouches et que, de même, la droite était plus florissante que la gauche. La gauche expliquait que les lucioles qui ne voient que les fleurs ne connaissent pas les mêmes problèmes que les mouches obligées de se poser sur les excréments du fait de leur pauvreté mais que bientôt les mouches se soulèveraient et prouveraient aux lucioles qu’elles ne leur étaient pas inférieures.

Ainsi les Mentonnais s’appropriaient-ils les notions d’oppositions politiques et de classes.

Hélène et Solange MONGONDRY
sahm06.com

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