Avèm demandat au nòstre amic Reinat MATALOT, de nos faire una recerca sus « li enganas e mancanças de l’Istòria de França » que la mai famoa, conoissuda da toi es « nos ancêtres les Gaulois » qu’avia pas escapat a Hergé dins « Tintin au Congo ». La seguida de l’article pareisserà deman.
ENGANAS E MANCANÇAS DE L’ISTÒRIA DE FRANÇA
Conoissètz un mainau de l’escòla de la República, una e indevesibla, qu’augue jamai audit parlar « de nos ancêtres les Gaulois » ? L’engana s’entamena leu dins la presentacion oficiala dei manuaus d’istòrias prepausats ai noastri tèstas bruni. E dins la seguda dei programas escolars lo demai passa la rega.
Gaug a Dieu, siáu pas estat solet d’arremarcar li bassacadas dau sistèma educatiu tocant l’istòria de « l’Educastracion » nacionala. De mond mai sabent qu’ieu a sotalinhat aqueu problèma. Vos vorrii assabentar aquí de quauques passatges que legiguèri dins lo n° 884 de Science & Vie pareissut au mes de mai dau 1991. Lu estrachs que vos vau citar pílhan la sieu valor tota, estent que ni lo mesadier citat aquí sus, ni l’autor dei escrichs venents an un quau que sigue ligam m’una forma de regionalisme (occitanisme enclaus) .
Lo títol de l’article consacrat ai desfoncionaments de l’ensenhament oficiau de l’istòria es :
HISTOIRE : LA POLITIQUE FOSSILISÉE.
<< Il se trouve toutefois que depuis la fondation de l'école laïque par Jules Ferry,....et qu'un certain nombre d'assertions des manuels, entretenues par la tradition, sont apparues fausses, ou bien outrancières et, dans certains cas provocatrices par leur mauvaise foi >>.
<< .... car lorsque les Gaulois s'installèrent dans ce qui devint plus tard la Gaule, entre le VIIe e le Ve siècle avant notre ère, ils ne vinrent pas dans un désert ; la Gaule, en effet, était déjà peuplée de Ligures et d'Aquitains, auxquels ils se mêlèrent. Nos ancêtres ne sont donc pas seulement les Gaulois >>. Dont acta !
<< Puis, à partir du Ve siècle, lorsque commence véritablement « l'histoire de France » (notion paradoxale, puisque la France telle que nous la connaissons aujourd'hui n'existait pas), il y eut les Francs, les Wisigoths et les Burgondes. Et par la suite bien d'autres... >>
<< Le terme même de France n'apparaît en littérature qu'au IIIe siècle, et pour désigner uniquement la région occupée per les Francs sur la rive gauche de la basse Meuse ! Et lorsque il s'étend, après le VIe siècle, il ne désigne que la Gaule du Nord. L'identificacion de la France à la Gaule est donc historiquement et géographiquement fausse ; mais elle s'est imposée. >>
<< Et l'on s'obstine à présenter Phillipe-Auguste comme « roi de France », expression pour le moins ambiguë si on ne précise pas que la France d'alors était celle des Francs - c'est è dire le Nord de la France actuelle. >>(Just e just coma l’afortiguèt lo Michelet !)
<< L'inspirateur de ces fabrications fut illustre : c'était Michelet, qui écrivit, en 1869, avoir été le premier à représenter la France comme une âme et comme une personne. Vit-on assez que ce type d'enseignement visait surtout à légitimer l'Etat ? Aujourd'hui, en tout cas,, Suzanne Citron, historienne, qui fut maître de conférences à l'université de Paris XIII... conclut que cette histoire-là est « le catéchisme d'une religion de la France ». Pour Mme Citron, l'on ne s'est pas interrogé sur des interprétations pour le moins sélectives de notre histoire ; lorsque la France colonise un pays, elle est présentée comma lui apportant sa culture et lui donnant accès au progrès matériel ; et lorsque l'Etat républicain attente aux libertés qu'il doit incarner, il occulte la vérité : sur la Commune, sur l'affaire Dreyfus, sur les mutineries de 1917 (cf. lo mieu article dau Camins dei Dònas, que pareisserà dins la « Beluga »), sur les massacres de Sétif en 1945, sur les tortures en Algérie. « Péripéties que tout cela » donc evincées de nombreux manuels.>>
<< On reproche assez aux Japonais et aux Allemands, par exemple, de faire l'impasse, toujours dans leurs manuels scolaires, sur les atrocités de l'occupation de la Chine et de l'Asie du Sud-Est ou sur le IIIe Reich. Balayons donc devant notre porte. >>
<< Pour la suite des événements, on continue d'enseigner que Charles Martel a sauvé la « France », idée saugrenue, parce que cette France-là était donc au Nord et que les Arabes ne déferlèrent certainement pas par les Ardennes. N'importe : ils(les Arabes) ravagent le sud de la Gaule et s'avancent jusqu'à Poitiers .... Ce qu'on ne dit pas, relève Mme Citron, est que le héros ne s'en tient pas là ; il s'empare des évêchés de Tours, d'Orléans et d'Auxerre, pille le Midi, ravage la Provence où il sème la terreur, et trucide de nombreux chrétiens avant d'être condamné per l'Eglise elle-même. Voilà pour « le sauveur de la France chrétienne ».>>
<< En règle générale, les manuels ne s'attardent pas trop sur les massacres associés à l'expansion capétienne ou bien présentent les guerres de conquête comme une nécessité. La finalité suggerée est la construction de l'Etat français, ce qui surprendrait sans doute plus d'un héros de l'époque, qui ne savait même-pas ce qu'était un Etat - une notion qui remonte au plus tôt à Louis XIV, si l'on est amateur de Sacha Guitry, et à Montesquieu, si l'on est sérieux. >>
<< Le franco-centrisme que voilà entretient évidemment una version des Croisades qui n'est pas d'une objectivité exemplaire .... Le parti pris est-il donc chrétien ? Non, catholique, car l'extension des Cathares (1), hérétiques mais chrétiens, est rarement mentionnée. L'histoire CM1 / CM2, de Chaillet et Meuleau (éditions Bordas) y fait une allusion succinte, mais sans évoquer la liberté de croyance. L'Eglise, écrit ce manuel, a mené une terrible guerre contre les habitants du Midi ( ?) de la France ; ils n'obéissaient plus à l'Eglise parce qu'ils avaient fondé la religion cathare ; il s'agit de la Croisade des Albigeois, qui a duré de 1209 à 1219 (ò puslèu 1229, e encara de mai se tenèm rason de la moart dau darrier Perfièch). E per autre, es jamai precisat que li doi Crosadas contra lu « Albigés » fuguèron li soleti menadi en tèrra crestiana ! Sensa laissar de caire qu'aquela crosada si tresmudèt lèu lèu en guèrra de conquista pura e simpla). Pour mémoire, le catharisme prêchait un retour à la pauvreté du christianisme primitif. Un peu plus d'information sur cette « nouvelle religion » n'aurait pas nui. << Sans doute ces interprétations nettememt idéologiques de l'Histoire, qui foisonnent dans les manuels du primaire, sont-elles moins nombreuses que celles du secondaire. Ainsi, l'ouvrage de cinquième de Guigue (éditions Bordas, 1985 ) ne consacre-t-il que quatre lignes à Jeanne d'Arc. On pourrait au premier abord, se féliciter de la disparition d'images simplistes exaltant certains personnages comme Charles Martel. Mais à y regarder de plus près, les raisons sont moins louables. Ce qui gêne désormais les catholiques, écrivait Marc Ferro dans « Comment on raconte l'Histoire aux enfants », c'est Rouen, le procès, la condamnacion per l'évêque Cauchon, bourreau de Sainte Jeanne. Quelques uns escamotent même Cauchon dans les illustrations ; ainsi on concentre l'aversion des enfants sur les Anglais. Puis un petit coup de pouce à l'Histoire tant qu'on y est : la capture de Jeanne d'Arc devient le fait des Anglais, alors qu'elle fut celui des Bourguignons (livre de cinquième, Bordas) ! << Napoléon, toutefois, fait excepcion : même dans les ouvrages du secondaire, il bénéficie toujours d'un traitement de faveur. Et pourtant le contexte général est celui d'une sacralisation du peuple, des faits sociaux et de la condition des masses, qu'il est certes loisible de pratiquer à titre privé, mais non dans l'histoire objective et, en tout cas, pas systématiquement. Après tout, le massacre de la Saint-Barthélémy et les spectaculaires manifestations nazies de Nuremberg, dès 1933, furent aussi des actes « populaires », mais les justifierait-on pour autant ?>>
<< On observe en effet, dans plusieurs manuels de collège, un soucis de ménager le peuple mêlé de franco-centrisme qui laisse supposer que la plupart des Français résistent et désavouent Pétain, (Composition d'Histoire, Pierre Daninos)....que Paris se libère spontanément, les Alliés étant tout à fait secondaire.>>
<< Voici la description du débarquement ....que l'on trouve dans le livre de troisième de Brignon (éditions Hatier, 1989) : .... Le 6 juin 1944, les troupes américaines, anglaises et françaises(2) débarquent en Normandie ; le 15 août, elles débarquent en Provence. Aidées de la Résistance intérieure, elles font reculer les Allemands......Et Eisenhower dans tout celà ? Inconnu au bataillon ! Il dirigea pourtant le débarquement. >>
<< Il n'est pas douteux que tout essai de synthèse de l'Histoire tend à être teinté par des opinions personnelles. Consciemment ou non, l'historien choisit ses faits, ses dates, ses critères d'analyse. Mais teinture n'est pas peinture et les professeurs, les élèves, les parents sont en droit d'attendre des manuels un éclairage critique sur l'Histoire et le moins possible de sous-entendus idéologiques quels qu'ils soient. Ce sont seulement ces critères qui différentient l'enseignement du bourrage de crâne. >>
Vequí passadi en revista li analisis fachi per de mond assabentat sus la mena d’ensenhar l’Istòria dins lu programas oficiaus, si passa de comentaris !
(1) Lo catarisme, es que fuguèt una eretgia ò puslèu una contra-religion segond lo Drech canon ?
(2) De fach, lo contingent francés desbarcat en Normandie escompassèt pas 180 òmes.
Reinat MATALOT (seguirà…)