Max Rouquette

Defuntèt aquesta setmana Max Roqueta, escrivan occitan. Sa contribucion a la literatura de lenga d’Òc foguèt dei mai grandas, e se parlava d’eu coma nobelizable. Per mai d’endicas sus sa vida, vos balhe l’article que ié consacra l’encyclopedia Encarta. Jaume COSTA dau CREO-Provença


Max Rouquette
Max Rouquette

Max Rouquette vient de mourir. Sa contribution aux lettres occitanes aura été des plus importantes, il s’est parlé de lui comme nobélisable. Pour plus d’informations, je vous renvoie à l’article que lui consacre l’encyclopédie Encarta.

Rouquette, Max

Plan de l’article
Présentation ; Parcours occitan ; L’homme de théâtre et le poète ; Verd Paradis, l’œuvre maîtresse

1 Présentation

Rouquette, Max (1908- ), écrivain français de langue occitane, dont l’œuvre a joué un rôle incontestable dans le maintien et la sauvegarde de la culture d’oc et de la littérature occitane.

2 Parcours occitan

Né à Argelliers dans l’arrière-pays montpelliérain, Max Rouquette – Max Roqueta en occitan – affirme très tôt son goût pour l’écriture. Après des études secondaires au lycée de Montpellier, il s’oriente vers la médecine et fonde en 1928 le Nouveau Languedoc, association des étudiants languedociens. Dès 1936, tout en exerçant sa profession de médecin, il poursuit son activité occitaniste : rédacteur en chef de la revue Occitania (1936), fondateur de l’Institut d’Estudis Occitans (1945) avec le docteur Ismaël Girard et Camille Soula, directeur de la nouvelle revue trimestrielle occitane et catalane Vida Nova (1954), membre fondateur puis président du Pen-Club de langue d’oc (1962) et directeur de la revue littéraire Oc (1978-1983).

3 L’homme de théâtre et le poète

Max Rouquette choisit la langue d’oc au-delà de tout militantisme, par attachement à son enfance et à sa région, et traduit lui-même ses œuvres dans un français limpide et précis. Il aborde tous les genres de la palette littéraire en prose et en vers.

Dans ses recueils poétiques, il tente d’exprimer le bonheur et l’angoisse ressentis devant la fragile beauté de la nature, et devant la vie animale et végétale qui l’anime : Somis de la nuòch (les Psaumes de la nuit, 1942), lo Maucòr de l’unicòrn (le Tourment de la licorne, 1988), D’aici mila ans de lutz (À mille années-lumière, 1995).

Il est également l’auteur de pièces de théâtre souvent traduites en français, italien, portugais, anglais, catalan dont lo Metge de Cucunhan (le Médecin de Cucugnan, 1955), lo Miralhet (la Comédie du miroir, 1957), Medelha (Médée, 1989), lo Glossari (le Glossaire ou l’Étrange Univers du savant Môssieur Pluche, 1995).

4 Verd Paradis, l’œuvre maîtresse

Verd Paradis (Vert Paradis) constitue l’œuvre maîtresse en prose de Max Rouquette. Les deux premiers volumes, Paradis I et Paradis II (1961), comportent 41 contes qui révèlent un univers essentiellement rural. Leur enracinement dans la culture orale occitane n’en réduit nullement la portée universelle : rapports de l’être humain et de la nature, problématique de la foi, angoisse et sentiment de vide de l’homme contemporain. Son troisième volet composé de 13 nouvelles, lo Grand teatre de Dieu (le Grand Théâtre de Dieu. Vert Paradis III, 1986), redonne naissance à la tragédie. La garrigue tient lieu d’amphithéâtre dans lequel Max Rouquette réinvente un monde régi par des forces dépassant l’entendement ou le divin. Lo Corbatàs roge (le Corbeau Rouge, 1997), quatrième partie de cette « saga panthéiste » qui regroupe 12 textes, offre au lecteur un cheminement dans lequel s’opposent le jour et la nuit, le réel et l’imaginaire, l’amour et la mort, la nature et la culture. Entre rêve et réalité, le Livre de Sara (2000), recueil de 5 nouvelles, entraîne le lecteur dans un voyage mythique entre la Camargue, Sainte-Hélène et une Amérique perdue. Las Canas de Midas (les Roseaux de Midas, 2000), dernier volet de cette série, s’apparente à un journal personnel dans lequel l’écrivain fait part de ses souvenirs, de ses rêves et de ses rencontres. La prose poétique de Verd Paradis s’inscrit dans la lignée du Félibrige. Le premier volet n’est traduit en français qu’en 1995.

À 93 ans, Max Rouquette publie Ils sont les bergers des étoiles (2001), premier livre rédigé directement en langue française. Dans ces mémoires, il revient sur son engagement militant et livre un peu de sa longue vie, se gardant bien pourtant de s’y révéler.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *