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Que signifie en niçois « A CARGAT UN CARNEVAL DE MAI SUS L’ESQUINA »
Cette expression idiomatique porte un sens par son tout et non par chacun des mots qui le composent. Littéralement en français : « Il/Elle a chargé un carnaval de plus sur le dos » alors qu’il faut comprendre : Il/Elle a un an de plus.

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Cette expression évoque la fuite du temps que l’on retrouve souvent en poésie chez Ronsard, Baudelaire, Apollinaire. Les niçois ont choisi le Carnaval pour l’évoquer parce que cette fête est récurrente.

A Nice, les premières traces du Carnaval datent de 1294 où Charles d’Anjou vint à Nice pour passer « les jours joyeux de Carnaval ». Plus tard, ce sont les ducs de Savoie qui honoreront de leur présence les réjouissances de Carnaval : Emmanuel-Philibert en 1578 puis Charles-Emmanuel 1ier en 1614. En 1830, la ville de Nice organisa en faveur du roi de Piémont Charles Félix et de la reine Marie-Christine un « corso » de voitures décorées qui annonçait la forme des festivités actuelles. Le peuple fait lui aussi partie de la fête dans de joyeuses mascarades, il se déguise en mòro (morou : noir) ou bien fait sauter le palhasso (palhassou : mannequin de paille). Le 28 février 1873 Carnaval 1ier fait son entrée dans sa bonne ville de Nice inaugurant ainsi l’aventure moderne du Carnaval de Nice qui se poursuit de nos jours.

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Chaque année le roi Carnaval périra dans les flammes sus la grava (sur la plage) pour expier ses péchés mais surtout pour mieux renaître l’an d’après :
Adieu paure, adieu paure,
Adieu paure Carneval,
Tu t’en vas e ieu m’en veni,
A si reveire l’an que ven !

(Adieu pauvre, adieu pauvre,/ Adieu pauvre Carnaval,/ Tu t’en va et je reviens,/ Au revoir, à l’année prochaine !)

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Joan-Pèire BAQUIE – Institut d’Etudes occitanes février 2022

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