DRAP : En route vers une signalétique publique bilingue (1ière partie)
A la demande de la ville de Drap, l’IEO-06 avait entreprit à compter de juillet 2005 des recherches ayant pour but d’apposer des plaques bilingues dans les rues de la ville. Une conférence publique avec diaporama avait eu lieu le mardi 30 Janvier 2007 à la salle Maurice THOREZ. Beaucoup n’ayant pas pu assister à la conférence, nous nous proposons de publier le résultat de nos recherches. Voici donc la première partie de ce travail.
DRAP
En route vers une signalétique publique bilingue
Un peu d’histoire :
On trouve, sur le territoire de Drap, des vestiges de peuplement datant d’une occupation ligure.
Le Castellaras de La Colle (enceinte fortifiée, structure défensive), sur le plateau Tercier, atteste d’un camp protohistorique avec des restes d’emprises d’habitat et trois enceintes de forme ovoïde.
Proche du Castellaras se trouvait un autre camp satellite du premier le « Camp Lucéram » qui dominait le Vallon de Laghet. Il était utilisé comme poste d’observation et de défense.
Origine du nom de la Commune :
Elle est incertaine, tout comme la date de fondation du village primitif installé au quartier du « Concàs ».
Le château de Drap était une forteresse romaine. Dans ses décombres on a trouvé une pierre tombale portant l’inscription : « Licinius Placidus » du nom du fils du commandant de la garnison romaine qui occupait ce lieu.
Le Château de Drap : carte postale
Le Château de Drap : carte postale
Le nom de Drap sous la forme « Drapo », « Drapum » (bas latin) apparaît en 1025
Au Moyen-Âge la forteresse romaine devient Château féodal. Le 21 avril 1073, le fief, qui appartenait à l’Evêque de Vaison (Vaucluse), Pierre, fut échangé contre une crosse et deux chapes avec l’évêque de Nice Raimon 1ier (Non ti decebrai del castel de Drap, del bastiment : je ne te ferai point tort pour le château de Drap, ni pour le bâtiment) et à partir de 1560, le titre de Comte de Drap, fut donné aux évêques de Nice par la Maison de Savoie. Ce titre disparut à la mort de Mgr Rémond, évêque de Nice, en 1963.
Les ruines du château de Drap
Les ruines du château de Drap
Vue de l’intérieur du château sur la vallée
Vue de l’intérieur du château sur la vallée
A partir du XVI ième siècle, la population quitte ce lieu historique aride et va s’installer sur la rive du Paillon. Le tremblement de terre de 1564 accélère le processus. C’est sans doute à partir de cette époque que le quartier proche du château portera le nom de « Concàs », le mot étant synonyme du mot niçois « sèmbola » [‘sEŋbula] c’est à dire éboulement.
Drap : quartier du Concàs
Drap : quartier du Concàs
Plusieurs familles reçoivent de l’évêché des terres à défricher avec obligation d’y construire leur habitation. En 1620, on y compte 20 maisons.
Au XVIII ième siècle la route qui longe le Paillon attire une nouvelle population d’artisans : maçons, charpentiers, tailleurs de pierre, relais-auberge pour les voyageurs (axe commercial qui rallie le col de Tende) . Des tisserands commercialisent des draps de lin en Ligurie et en Provence. On plante des mûriers à La Condamine et on élève des vers à soie.
La population passe de 100 habitants au XVII ième siècle à 500 habitants au XVIII ième siècle. En 1833 elle atteint 800 habitants. Grâce à son essor, Drap peut enfin racheter ses droits à Monseigneur Galvano, évêque de Nice, en 1837, mais le titre de Comte de Drap sera conservé par les évêques de Nice, comme dit précédemment, jusqu’en 1963.
Une ligne de fortification de près de 1 kilomètre est implantée sur le plateau Tercier qui domine la vallée du Paillon et le vallon de Laghet. Elle a servi pendant la guerre de succession d’Autriche (1744-1748), (après la mort de Charles VI d’Autriche). Louis XV déclare la guerre à l’Angleterre et à l’Autriche. Il a pour allié Philippe V d’Espagne. Leurs armées envahissent le Comté de Nice pour atteindre la Lombardie. Ce mur de pierre sèches, de 3 à 4 mètres d’épaisseur jalonné de postes de guet n’empêche pas la progression des « Gallispans » qui empruntent la vallée du Paillon, prennent La Trinité, le col d’Eze et La Turbie. Tout le Comté de Nice est pris. En 1748 une contre offensive Austro-Sardes oblige les « Gallispans » à repasser le Var.
Ligne de fortification sur le plateau Tercier
Ligne de fortification sur le plateau Tercier
Autre tronçon de la ligne de fortification
Autre tronçon de la ligne de fortification
Fin du mur de fortification avec vue sur le monument d’Auguste de La Turbie
Fin du mur de fortification avec vue sur le monument d’Auguste de La Turbie
Signalons dans notre présentation le passage à Drap de Victor Emmanuel 1ier en 1821 alors qu’il fuyait Turin, celui de Charles-Félix en 1826, enfin celui de Charles-Albert en 1836 alors qu’il se rendait à Nice.
En 1999 Drap comptait 4332 habitants : les Drapois (lu Drapencs en niçois). De nouveaux résidents ont fait construire sur les collines drapoises et profitent d’un cadre riant, de la proximité avec la grande métropole voisine Nice où certains continuent d’y travailler. Ils participent à la vie économique et sociale de Drap. Il serait erroné de résumer Drap à une Ville dortoir (comme cela l’a été évoqué dans une émission de Vaqui sur France3) : il existe encore une activité agricole (verger-pilote d’oliviers) et industrielle qui fait vivre quelques familles. La vente de l’huile d’olive constitue pour certains un apport non négligeable.
Citons pour exemples : la ferme avicole des Croves, la pépinière Amorotti, la scierie Jauffret, les sirops Arnulf, la charcuterie Marchio qui approvisionne les super-marchés niçois.
L’ouverture prochaine d’un lycée témoigne de la vitalité de la commune.
Drap : la scierie Jauffret
Drap : la scierie Jauffret
Drap : les sirops Arnulf
Drap : les sirops Arnulf
Drap : la charcuterie Marchio
Drap : la charcuterie Marchio
Enfin, il convient de noter parmi les drapois les plus illustres, Jean Dominique BLANCHI, député de la Convention Nationale et Virgile BAREL (1889-1979), fils d’un modeste bourrelier, il fut instituteur (il créa le premier syndicat d’enseignants), figure majeure du PCF dans les Alpes-Maritimes, il fut maire de Nice à la Libération, Président du Conseil Général des (A-M), plusieurs fois élu député, doyen de l’Assemblée Nationale (de 1973 à 1978)
Maison où est né Virgile BAREL, avec plaque commémorative.
Maison où est né Virgile BAREL, avec plaque commémorative.
plaque commémorative
A suivre :
Pourquoi une signalisation publique bilingue : français-niçois à DRAP ?