La FELCO (Fédération des Enseignants de Langue et Culture d’Oc)
a été reçue vendredi 23 mai par Monsieur Thierry Tesson, chargé de mission langues régionales. L’entretien a duré une heure trente.
Au début de l’entretien, nous avons bien entendu évoqué le vote de la veille (amendement « langues régionales », cf. infos dans les bulletins de la FELCO : http://creo-mp.totenoc.org/butletins_felco.html et nous avons insisté sur notre attente de la loi promise.
Nous avons regretté l’absence du Ministre Darcos au moment du débat sur les Langues Régionales du 17 mai à l’Assemblée Nationale. Monsieur Tesson nous a dit, pour sa part, avoir suivi ces débats.
Puis nous avons soulevé les problèmes contenus dans le dossier rassemblé (que vous trouverez dans l’intégralité de ce bulletin en PJ). Monsieur Tesson a d’ailleurs dit avoir visité notre site internet et remarqué la qualité de nos dossiers.
Notons que l’entretien n’a pas suivi l’ordre que nous avions inscrit dans le dossier mais que notre interlocuteur est revenu à maintes reprises sur les mêmes points, alors que, d’une manière générale, les questions portant sur les postes (premier et second degré) et les moyens nécessaires, malgré notre insistance, sont restées sans réponse. Pourtant, en prenant l’exemple du poste du Cantal et des chiffres erronés donnés par le Recteur pour supprimer celui-ci, nous avions un exemple indiscutable, soutenu, qui plus est, par des élus UMP du département…
Quelques éléments sur les échanges :
– La Loi devra codifier tout ce qui existe sur la question depuis la Loi Deixonne en réunissant tout ce qui est dispersé à travers arrêtés et circulaires.
– Les langues régionales posent des problèmes différents de l’une à l’autre. Ceux posés par l’occitan et le breton sont selon Monsieur Tesson, les plus compliqués parce que ces langues n’ont pas de pays extérieur qui puisse les aider. De plus l’espace occitan est grand, et varié. Il faut donc d’abord délimiter l’espace historique de la langue : Monsieur Tesson connaît parfaitement la dialectique unité / diversité qui la compose, mais il s’agit, selon lui, de déterminer exactement les limites langue d’oc / langue d’oïl-francoprovençal. Cependant, Monsieur Tesson admet que l’on enseigne l’occitan en région parisienne et demande qu’on lui transmette le dossier de l’épreuve au bac. Dès que nos collègues du CREO de la Talvèra nous auront donné un état des lieux, nous transmettrons donc.
– Une affirmation maintes fois répétée par Monsieur Tesson : il ne s’agit pas de la part de l’Education Nationale d’offrir, il s’agit de répondre à la demande quand elle se manifeste.
Selon lui, il ne suffit pas d’affecter un professeur d’occitan dans un établissement pour que la demande s’exprime. Il faut donc s’attendre aussi à des suppressions d’options là où la demande faiblit ou devient inexistante.
Nous avons insisté, sans avoir l’impression d’être totalement entendus, sur les conséquences des services éclatés sur plusieurs établissements quant aux effectifs d’élèves. Nous avons également redit les pertes sèches subies depuis que le nombre de postes au CAPES stagne à 4, que des collègues certifiés ou agrégés d’autres disciplines ont pris la retraite, que d’autres, plus jeunes, ont quitté l’enseignement parce que leurs conditions d’exercice étaient devenues difficiles. Aucune réponse…
– Sur les Conventions Etat / Collectivités : à terme, selon Monsieur Tesson, elles sont indispensables, et dans les Pyrénées Atlantiques (un modèle, selon lui) où une convention a été signée, les choses ont avancé mais il est évident que les Recteurs hésitent à s’engager dans des signatures qui leur demanderaient d’affecter des moyens à l’enseignement des Langues Régionales. Monsieur Tesson suggère que les collectivités paient les heures d’enseignement
optionnel. Bien entendu nous nous sommes récriés au nom du statut national des
fonctionnaires, mais le danger est réel.
– Monsieur Tesson est d’avis de développer l’enseignement bilingue, qui, dit-il, ne coûte rien. Il est revenu cependant sur la question de la demande, sans donner de réponse satisfaisante à la question posée de l’absence de sites bilingues publics dans la quasi-totalité des grandes villes occitanes, Toulouse exceptée.
– Sur l’absence des langues régionales dans le socle commun : il n’est pas question de revenir là-dessus, mais le changement récent des programmes règle la question, selon Monsieur Tesson.
– Sur l’évaluation de la langue régionale au brevet : cela ne devrait poser aucun problème, a dit notre interlocuteur. La question devrait être réglée pour 2009. Idem pour le retour à un coefficient 3 pour l’épreuve facultative, par souci de justice. A SUIVRE !
– Sur la proposition de varier les valences au CAPES d’occitan en y introduisant, par exemple, les matières scientifiques (utiles pour l’enseignement bilingue), Monsieur Tesson juge l’idée intéressante.
– Sur l’agrégation d’occitan – ou de langues régionales – selon des schémas à étudier, il est beaucoup plus réservé, craignant des contagions avec d’autres disciplines (ou spécialités, comme les CPE) qui n’ont pas d’agrégation.
– Sur la création de postes d’IPR, même réserve, sans que nous en ayons réellement compris les raisons.
– Sur la proposition de la FELCO d’informer tous les élèves français de la diversité culturelle et linguistique de la France, Monsieur Tesson pensait que cela se faisait déjà…
– Monsieur Tesson nous a suggéré d’étendre notre travail et notre investissement militant à la place de la langue dans les médias en vue de la prochaine loi qui sera pilotée par le Ministère de la Culture.
Remarques FELCO :
Sur la Loi : il faudra se mobiliser pour que celle-ci dépasse les miettes existant à l’heure actuelle.
D’une manière générale, impression d’une écoute positive, facilitée par le préjugé favorable de notre interlocuteur par rapport au sérieux des dossiers de la FELCO.
Mais la question des moyens pose selon nous le problème le plus sérieux, sur lequel aucune avancée ne semble possible. Raison de plus de se mobiliser.
Nous avons transmis à Monsieur Tesson l’invitation au colloque FELCO / FLAREP d’octobre 2008, en lui disant y souhaiter également la présence du Ministre
Marie Jeanne VERNY – dpt occitan université Paul Valéry Montpellier
co-secrétaire FELCO – Fédération des Enseignants de Langue et Culture d’Oc
Présidente CREO Lengadòc