La langue d’oc, un parler désuet ?

C’est en tout cas ce que les mots fléchés (033) du lundi 10 août 2009 de Nice-Matin laissent entendre. L’IEO-06 a réagi par un courrier à ce grand quotidien du Sud-Est de la France.

N’hésitez pas à manifester également, nombreux, votre désapprobation individuelle auprès de la rédaction de Nice-Matin, par courrier (214 route de Grenoble, 06290 Nice cedex 3) ou courriel (redacchef@nicematin.fr)

L’IEO-06 écrit à Nice-Matin :

La Langue d’Oc, un parler désuet ?

Nice, le 11 août 2009

Objet : Mots fléchés (033) du lundi 10 août 2009

Monsieur,

Lecteur attentif de Nice-Matin et amateur de mots fléchés, je m’étonne de la définition donnée par la grille du 10 août 2009 pour le mot « oc » : PARLER DÉSUET, qui d’après la définition du dictionnaire Hachette 2001 signifie : « dont on ne fait plus usage ».

La définition « parler désuet » me paraît pour le moins méprisante à l’égard des personnes parlant toujours aujourd’hui la langue d’oc. Sachez que si plus de 6 millions de personnes déclarent comprendre la langue d’oc, qualifiée parfois encore de « patois », plus de 3 millions déclarent la parler.

En 2005, 10 000 personnes ont manifesté pour la reconnaissance de la langue d’oc à Carcassonne, elles étaient plus de 20 000 à Béziers en 2007. Notre association IEO y était avec l’ensemble de ceux qui veulent pour notre langue d’oc une législation moderne, conforme aux engagements internationaux de la France en matière de diversité culturelle et linguistique.

Le 24 octobre prochain un nouveau rassemblement est prévu à Carcassonne pour l’obtention d’une loi cadre pour les langues de France (occitan-langue d’oc, mais aussi breton, basque, catalan, corse, alsacien, flamand, etc.). Est-il nécessaire de vous signaler que les langues régionales figurent dans la Constitution Française (Article 75-1 du 21 juillet 2008) et font désormais partie intégrante du Patrimoine de la France ? Cela devrait s’accompagner d’un changement de mentalité à l’égard des langues de France, dites régionales, et vis à vis de la langue d’oc en particulier. Ce changement doit passer par les médias et notamment la presse écrite, même dans le cadre le plus humble, celui des mots fléchés (Je me permets de signaler au passage que dans ces mêmes mots fléchés à la définition « ENLEVA » était attendue la réponse « OTAT » au lieu de « OTA » forme grammaticalement correcte du passé simple).

Dans l’espoir d’une meilleure considération pour la langue d’oc et la langue française, veuillez agréer, Monsieur le Rédacteur en chef, l’expression de mes cordiales salutations.

Jean-Pierre BAQUIÉ , Président de l’IEO-06

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