da Gilbe Combe, ancian president de l’IEO-06, e amic de Marcèu.
Lo dimarç 20 de decembre mé lo Joan-Pèire Spies, President de l’IEO-06, aneriam dire adieu à Marcèu Meaufront, un darnier adieu dins lo sens francés, mai pas dins lo sens religiós e premier dau mòt, que lo Marcèu èra pas creseire (croyant).
A l’Athanée de Cannes, l’adieu fuguèt donc laïc dins la ” Salle de recueillement ” coma l’an nomenada.
Patric Vaillant parlèt, amé admiracion, de l’engatjament militant de tota una vida, dins ” l’Ecole Emancipée” , ” Leis Ostaus de Pais “, ” l’Escomessa ” (le Pari), associacion amiga de l’IEO-06.
Prenguèri la paraula après lo Patric e vaquí çò que diguèri a Marcèu :
Marcèu,
« Avec l’Atelier de Théâtre de l’IEO on voulait te faire une belle surprise en t’invitant à la représentation de la pièce : « En Camin… » jouée pour les 40 ans de l’association.
Ton état de santé ne l’a pas permis.
En gros, dans notre pièce, tu étais, dans un clin d’œil amical, une sorte de prophète, de Saint-Jean Baptiste qui nous ouvrait le chemin…
Ecoute le texte : « (…) Lei menaires coma lo Jòrgi Gibelin e lo Marcèu, avián fach calar lei barris de la nòstra ignorància. Davans de nosautrei coma una naiada desvestida, sortènt dei nivolinas matinalas, la trebolanta beutat de la nòstra curtura desconneissuda si porgissiá a nòstrei desiranças (…)
A Canas Marcèu Meaufront baptejava lei premiers disciples (…) »
Le copain qui jouait ton rôle était affublé un instant d’une perruque à la Einstein, pour qu’on te reconnaisse aussitôt ! Les prophètes ont toujours une belle tignassa !
Gilbe Combe e Ricard Ferranti dau temps d’una repeticion de la peça En Camin…
Alors le public se levait pour t’applaudir…
A ce moment-là j’ai dit à l’assemblée :
Vous savez, je crois qu’on pourrait le faire maintenant…
Marcèu, tous tes amis étaient là, une salle pleine. On n’a pas applaudi trop fort, mais avec émotion, avec reconnaissance, avec toute notre amitié.
On était tellement peinés que tu ne puisses pas être avec nous, on se consolait un peu en se disant qu’on te montrerait l’enregistrement de la pièce sur DVD, mais toi, qui adores la fête, voilà que tu pars tout seul au lieu de rester encore un peu avec nous tes vieux copains du canal historique !
Dans tes premiers baptisés il y avait notre groupe : Miquèla et iéu, Gilbert, Nicole et Jean-Marie Lucain, Marie et Gaston Villeneuve, Christian Varonian… Miquèla me rappelle d’une voix émue : « C’est avec Marcel qu’on a retrouvé, qu’on a appris toutes les chansons provençales, les traditionnelles comme les plus modernes, toutes les chansons de notre occitanisme militant sans frontière ! Ta Collègue Lili nous apprend à danser pour les Balètis. Qué patience elle a avec moi ! Enfin bon on se régale. On se lance dans la programmation de spectacle. Premier artiste invité : le jeune Daniel Daumàs. Une petite dizaine de spectateurs ! Le lendemain avec Christian et Jean-Marie on essaie de vendre les restes du buffet, prévu pour 50 personnes au moins, à la sauvette, dans les rues de Cannes mé la flicalha au cuòu ! Qué rigolade !
Je me souviens aussi de ces belles journées d’automne passées là-haut avec Flora dans ta maison de Valdeblore ; de ta plus jeune fille, professeur d’E.P.S, adorée de ses élèves ; des stages « Pòrtas dubertas », en internat sur l’Ile Ste Marguerite, avec Joan-Peire Baquié, pour l’enseignement du Provençal et du Niçois ; de la radio en Provençal, pour les écoles. Nous reprendrons les émissions avec André Saïssi ; sans oublier le GALEN (le Groupement d’Achat Local de l’Education Nationale) déjà l’économie solidaire, partagée, responsable ; et bien sûr l’Association amie, la petite sœur douée de l’IEO : l’Escomessa, ( le Pari).
Il y a ceux qui tchatchent et ceux qui font.
Il y a ceux qui pantaillent la boca duberta et ceux qui font vivre leurs pantais !
Marcel, je ne suis pas trop triste, quand je pense à tout ce que tu as inventé, initié, animé au beau sens du mot.
Dans l’eau du baptême que nous avons reçu, il y avait de la vòia ( ce mot est peu traduisible en français, c’est quelque chose comme l’envie, la volonté, l’énergie vitale…) il y avait de la joie, et tellement de fraternité militante qu’il nous en reste en pagaille ! »
Gilbert Combe
Joan-Pèire Spies apondiá quauquei mòts en lenga nòstra per dire a Marcèu…
Vòli saludar un òme apassionat, en la sieu vida professionala d’ensenhaire coma en lo sindicat, dont lo rescontrèri en li annadas 70, coma en mantuni associacions. Nen donèt l’exemple d’un militant engajat da sempre per promòure la solidaritat.
Amic de la lenga occitana, faguèt partida de la chorma que siguèt a l’origina de la creacion de la nòstra associacion, l’Institut d’Estudis Occitans per lo 06. La sieu memòria es viva, e, gaire de temps fa, coma eravam a alestir la celebracion de l’anniversari dei 40 ans de l’IEO-06, mai d’un còp evoqueriam la sieu òbra, la sieu disponbilitat, lo sieu estambòrd per anar de l’avant.
Au nom de l’IEO-06, presenti li nòstri complanchas a la familha, ai sieus amics e toi aquelu que travalhèron emb’eu per bastir lo nòstre moviment, per faire conóisser la riquessa de la nòstra curtura e de la nòstra lenga.
A respèct dau monde que capisson pas la lenga, diguèt pi una revirada dai sieu paraulas :
Je souhaite saluer un homme passionné, dans sa vie professionnelle d’enseignant comme dans le syndicat, où je l’avais rencontré dans les années 70, comme dans toutes les associations dans lesquelles il était investi. Il nous a donné l’exemple d’un militant engagé depuis toujours pour promouvoir la solidarité.
Ami de la langue occitane, il a fait partie de la bande qui fut à l’origine de la création de notre association, l’Institut d’Etudes Occitanes pour le 06. Sa mémoire est bien vivante et, il y a peu, alors que nous préparions la célébration de l’anniversaire des 40 ans de l’IEO-06, plus d’une fois nous avons évoqué ce qu’il avait entrepris, sa disponibilité, son enthousiasme pour avancer toujours plus loin.
Au nom de l’IEO-06, je présente nos condoléances à sa famille, à ses amis et à tous ceux qui ont œuvré avec lui pour bâtir notre mouvement, pour faire connaître la richesse de notre culture et de notre langue.
Eran numerós aquelu que venguèron per lo darrier adieu, d’ensenhaires, d’ancians de l’IEO-06, de l’Escomessa, d’amics musicians…
Joan-Pèire Chiapello, en remembrança dau sieu engajament occitan, avia aduch, au nom dei amics de l’Escomessa, una bèla decoracion florala dai colors occitans.
Respòndre a l’article :
Vene de legi aquèu bèu oumenage qu’as fa Gibé à toun ami Marcèu, sièu esmougudo. Ièu, l’ai couneissu qu’a despart de 1994 o 95, ero engaja despiè longtems à l’IEO e dins bèn d’autris associacioun. Es à l’escomessa que l’ai vist lou proumié cop, jamai oublidarai li belle castagnada au Suquet e li balèti !!
Coume lou sabias ere pa lieure aquest jour. Poutoun. Luciano.
Es quora una persona ven a mancar que s’enavisam de tot cen qu’adusèt en la sieu vida ai autres e a si-meme. A l’IEO-06 avèm caminat en li peadas de Marcèu e es pas d’asard se dins la peça “En camin” dei 40 ans ans de l’IEO-06 avèm fach referença a tot cen que portèt l’òme apassionat a la lenga e la cultura nòstri. Ancuei sentem encara la sieu presença e lo buf de vida que donèt a mai d’un. Per tot aquò e encà mai t’aremercii Marcèu JPB
MARDI 20,AU CIMETIERE DU GRAND JAS, GENEVIEVE A LU :
CE MATIN LE VENT SOUFFLE
LA MER EST GRISE, AGITEE,
J’AI REFERME SUR TOI MES BRAS
JE TE TIENS CHAUD AVEC NOS ENFANTS ET NOS AMIS.
MOUNETTE
a Marcèu de Canas, lo trobador . LO 23 DE DECEMBRE
Sto matin
bofa lo ventaràs
sorna es lo mar
Per t’ escalorir
cautosament
amé leis enfants e leis amics
t’ embraci
Héliane ame lo còr gonfle
Le 22 déc. 2016 à 23:51, noos a écrit :
mais non ma chérie,
oui le passé est le passé,
mais tu as déjà tourné la page,
le présent est là et l’avenir devant toi, à tes pieds,
avec tes enfants, et tes petits-enfants !
devant la mer, dans tes jolis meubles blancs…
Le passé à Cannes, l’avenir à Marseille…
tu es toute jeune
et tes vieux amis restent tes amis !
Nous en tous cas.
On t’embrasse très fort
Manou
Le 22 déc. 2016 à 23:16, Héliane
ce soir, avec Marcel je viens de me rendre compte que je perds tous mes potes, nos potes, tout mon passé à cannes;
je suis très triste et vieille.
bizzzz mes copines
hl
Adiu Marcèu, non t’ai jamai oblidat.. Patric Choffrut
Edgar Malausséna : http://e.malaussena-p.over-blog.com/
Bonsoir à toutes et tous,
Comme vous, j’ai appris la disparition de notre camarade et ami Marcel Meaufront pendant mon hospitalisation.
Cette mauvaise nouvelle m’a plongé dans une profonde tristesse et je voulais vous le faire savoir, même avec retard.
J’avais connu Marcel dans les années 80/90 au SGEN-CFDT et, avec bien d’autres (ils et elles se reconnaîtront) qui sont aujourd’hui membres d’Ensemble!, nous avons milité pour un syndicalisme autogestionnaire, pour l’unité d’action syndicale (dont nos partenaires au comportement hégémonique ne voulaient pas) et pour une école émancipée et anti-hiérarchique en alternative au syndicalisme corporatiste dominant dans l’éducation et à un système éducatif qui ne nous convenait pas
En même temps, et c’était compliqué, nous animions ensemble le syndicat départemental contre l’aile droite minoritaire de notre conseil syndical et contre notre horrible confédération qui trahissait nos idéaux autogestionnaires
Et nous avons fini par rompre avec la CFDT : nous n’avions pas changé, c’est la CFDT qui avait changé avec son fameux “recentrage”
Au SGEN-CFDT, Marcel – et il avait bien raison – était le défenseur intransigeant des langues et cultures régionales
Personnellement, j’ai beaucoup appris à son écoute sur cette question que j’ai pris beaucoup plus au sérieux ensuite
Et puis avec Marcel on s’est retrouvé sur le plan politique dans la gauche alternative des années 2000
D’abord à la FASE
Et puis, quand on a enfin regroupé toute la diaspora de la gauche alternative, à Ensemble!
Je garderai de Marcel le souvenir d’un militant totalement sincère, infatigable, à la fois sérieux et drôle, généreux, à l’écoute des autres… son rire entraînant et son regard bleu et malicieux
Marcel, le combat continue et on ne lâche rien !
Bruno Della Sudda
La capeladura blanca e arienca
metià un ponch finau a l’estatura
de l’òme
leis uèlhs celestas e clars lusijavan
dau fuec dintral
fuec d’amor, de libertat, de vida
vida de rescontres d’escambis
vida plena.
Lo camin lo faguèt onte n’avià gès
totjorn lèst a bastir sus d’ideas nòvas
totjorn lèst a partejar embé leis autrei
per avançar.
Lo rescontre si faguèt un dimarç de genier 82 ais atalhiers de lenga canenc.
Avèm désempuèi fach un tròç de camin ensèms.
Quau troç !
Lengas, Musica, Fèstas, Teatre, rescontres, Viatges …Bretanha, Slovaquia, Piemont …n’en laissi
Avèm chifrat, pantaiat dins la nuech d’estiu, sota leis estèlas
Se siam tanbèn afortit, tu lo secret, ieu lo timidi quora anava gaire dins la vida
Avèm…
Gardi la memòria d’aqueu jorn singular onte assetats sus leis bancaus dau teatre antica d’Orange, mi diguères a votz bassa :
“dins la guèrra quora siáu partit per lei camps dei joines que sabièu pas se ne’n tornarai mai, me siáu arrestat aqui e siáu restat a gachar, a pensar. Au mens aurià vist aquò, poiràn pas me lo levar”
Per ieu Marcèu èra ensin.
Adieu.
joan-peire de Canas
d’escainom “Testardàs”.