Cars amics e sòcis,

Andrieu Sàissi, reire president de l’IEO-06, entamenava una seria de cronicas sus « Nice-Matin » (edicion Grassa). A augut la bòna idea de publicar lo sieu « RESSON D’AQUI » sus lo nòstre site per faire aprofitar toi aquelu que son pas dau relarg grassenc. Vequí lo premier en francés qu’es una mena d’avant prepaus que paua li basas de la notacion grafica segon li diferenti « escòlas ». Lo 23 de junh de 2005 serà publicat en lenga lo RESSON D’AQUI 2 que traterà de « Cantar lo país a l’escòla « 


RESSON D’AQUI

Comme cela se pratiquait voici quelques années, ces colonnes s’ouvriront prochainement à des textes en langue d’oc. En ouverture de cette série de publications hebdomadaires, un point s’impose sur les graphies en présence.

La langue d’oc se présente sous la forme de variétés régionales, de Bordeaux à Menton et de l’Auvergne aux Pyrénées, dans le Val d’Aran espagnol ainsi que dans plusieurs hautes vallées du Piémont. Elle est notée selon deux orthographes différentes.

Dès l’apparition de la langue d’oc dans les écrits – aux environs de 950 – et pendant le Moyen Age, l’on constate qu’une orthographe relativement unifiée, héritée de celle du latin, est utilisée dans tout l’espace linguistique d’oc.

A partir du XVIème siècle, le pouvoir politique impose, chez nous, l’usage administratif du français et en Pays niçois de l’italien. L’orthographe utilisée jusque là se perd et les textes sont désormais notés d’une façon fantaisiste, inspirée de l’orthographe du français ou de celle de l’italien.

Au XIXème siècle, Joseph Roumanille élabore pour le provençal rhodanien une graphie qui sera celle du Félibrige, dès 1854. Elle se veut « phonétique » et, inspirée, en grande partie, de la graphie du français, elle est facile à apprendre pour un francophone. La création de cette orthographe s’accompagne d’une volonté de centralisation linguistique. Le provençal littéraire standard, élaboré à partir du parler rhodanien, utilisé par les Félibres et le plus illustre d’entre eux, Frédéric Mistral, est présenté comme la langue littéraire de tout le pays d’oc.

Une part des Marseillais, des Niçois, des Alpins protestent contre ce centralisme de la langue. Au même moment, en Limousin, et en Languedoc, l’on préconise le retour à la graphie ancienne. En 1935, le Languedocien Louis Alibert met au point une orthographe inspirée de la norme ancienne, mais adaptée à la langue moderne. Non phonétique, elle rend accessible à chaque usager de la langue d’oc les textes de toutes les régions et de toutes les époques.

L’Institut d’Etudes Occitanes (I.E.O.) préconise l’usage de la graphie alibertine. Le Félibrige a choisi le provençal littéraire standard et la graphie de Roumanille pour rédiger ses textes officiels tout en laissant ses membres libres d’utiliser « la graphie qui leur convient le mieux » (article 2 des statuts de 1997). Aujourd’hui, en Provence, les Félibres utilisent la graphie de Roumanille alors que dans les autres régions d’oc ils ont opté, majoritairement, pour la graphie dite « classique ».

L’I.E.O. plaide pour la tolérance. Considérant qu’en Provence les deux graphies historiques de la langue d’oc sont légitimes, l’I.E.O. affirme qu’il convient, en tout cas, de respecter le choix des auteurs et qu’il est nécessaire que chacun soit capable, sinon d’écrire, du moins de lire, l’une et l’autre.

Andrieu

P.-S.
« RESSON D’AQUI », c’est-à-dire « résonnance, écho de chez nous »

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