COMMUNIQUE DE PRESSE – VOTE DES SENATEURS

David Grosclaude, Président de l’Institut d’Etudes Occitanes

Tel : 06 83 01 19 37

Le Sénat met la France en retard

Le Sénat a décidé de ne pas suivre l’Assemblée Nationale et a refusé d’inscrire les langues régionales dans l’article 1 de la Constitution. Nous avons cependant noté que le Sénat a discuté pendant plus d’une heure de la question.

Les arguments utilisés contre les langues montrent que les sénateurs n’ont pas encore bien compris que la diversité linguistique était un enjeu majeur pour les années qui viennent. La frilosité d’une partie de la chambre haute ne nous étonne pas. L’épouvantail du communautarisme, de la République menacée par les langues a été agité ; certains sénateurs visiblement mal informés ont préféré ne pas voter pour la présence des langues dans la constitution. Cependant nous remarquons que le vote n’a pas été unanime et que de nombreux sénateurs de gauche et de droite ont voté pour.

Il reste maintenant aux députés à confirmer leur vote. Ils peuvent sans aucun doute le faire lors de l’examen du texte en deuxième lecture tout en recherchant une formulation qui pourra convenir à ceux des sénateurs qui considèrent que ce n’est pas à l’article 1, pour des raisons symboliques, que cette question doit être traitée.

Ainsi nous proposons aux députés et à l’ensemble des parlementaires de rechercher un compromis qui pourrait être celui de la rédaction de l’article 2 comme suit : « La langue de la République est le français. Elle respecte et protège les langues régionales ». Une telle rédaction permettra de répondre à la demande sociale et de désamorcer les craintes de certains parlementaires.

Nous appelons tous les défenseurs et promoteurs de l’occitan à prendre contact avec leurs députés afin de leur demander d’aller dans ce sens lors de la discussion prochaine du texte.

En ce qui nous concerne, quoi qu’il arrive, nous continuerons à demander que les langues dites régionales soient reconnues par la constitution et par la loi. Quelle que soit l’issue du débat constitutionnel nous constatons que la société a changé et qu¹elle est aujourd¹hui très sensible à la question des langues et de leur développement.

Il faudra bien tôt ou tard que la législation française en tienne compte et qu’elle se mette au diapason de ce qui se fait partout en Europe et ailleurs dans le monde. La France ne peut se payer le luxe d’être une exception dans un domaine qui touche aux droits de l’homme en restant sur une position archaïque.

Pour l’IEO, David Grosclaude

Institut d’Estudis Occitans
11 carrièra Malcosinat
31000 TOLOSA / TOULOUSE

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