Cars amics e sòcis,

L’IEO-06 ven d’escriure a Michel VAUZELLE, rapòrt a la sieu question publicada au J.O. dau 13/05/2008 pàgina : 3919 e pauada a Madama la Ministra de la Cultura. Dins aquesta letra demanda la reconoissença dau “provençau mistralenc” (sic) desseparat de l’occitan-lenga d’òc.

L’ieo-06 ven de li respòndre au vòstre nom. V’auguram bòna lectura.

En bas de letra troverètz la question pauada per M. Michel VAUZELLE que vos conselham de legir denant de la nòstra letra.


Nice le 10 juin 2008

INSTITUT D’ETUDES OCCITANES-06
Section Gorges Gibelin
62, chemin de l’Orme
Le moulin de Brun
06130 GRASSE
courriel : ieo_06@caramail.com
Site : http://ieo06.free.fr/
LO GRAMON
Cercle niçois de l’IEO-06
192 Route de Turin
06300 Nice

Objet : Votre Question publiée au JO le : 13/05/2008 page : 3919

Monsieur le Député,

Permettez-nous tout d’abord de présenter notre association. L’Institut d’Etudes Occitanes (IEO) fut fondé en 1945 sous les auspices de l’Université par des écrivains issus de la Résistance. L’article 1er des statuts de l’association indique que l’IEO ” a pour but la direction, l’harmonisation, la normalisation et la centralisation de tous les travaux se rapportant à la culture occitane dans le sens de l’enseignement, du maintien et du développement” ; il entend servir la culture occitane “comme valeur humaine, source de richesse pour la France”. L’I.E.O. a été reconnu d’utilité publique en 1949, et agréé par le Ministère de la Jeunesse et des Sports comme association d’éducation populaire en 1986.

Structuré en sections régionales (Centre Régional d’Etudes Occitanes de Provence, chez nous) et en sections départementales (SD 04/05, SD 06, SD 13, SD 83, SD 84), l’IEO publie des ouvrages littéraires et pédagogiques dans tous les dialectes de la langue d’oc et donc, ici, en niçois, alpin (gavot) et en provençal. La section régionale (CREO de Provence) fédère et représente les sections départementales au niveau régional.

Pour ne parler que des Alpes-Maritimes, notre section, IEO-06, fédère 15 associations qui représentent plus de 2500 adhérents.

Notre association se réjouit du vote quasi-unanime de l’Assemblée Nationale le 22 mai dernier, complétant l’article 1 de la Constitution en ces termes « Les langues régionales appartiennent à son patrimoine ».

Nous savons tout l’intérêt que vous portez aux langues régionales et la question que vous avez posée le 13 mai dernier et sur les modalités envisagées par le Gouvernement pour concrétiser cette reconnaissance des langues régionales en est la preuve.

Toutefois nous sommes plus que surpris de vous voir demander la reconnaissance du « provençal mistralien » au titre de langue régionale, hors occitan ou langue d’oc.

Une confusion entre parlers et systèmes graphiques est entretenue volontairement, nous le savons, par certaines associations minoritaires.

Permettez quelques mises au point. L’Occitan ou langue d’oc, est la langue parlée dans 32 départements français, 12 vallées d’Italie et dans le Val d’Aran, en Espagne.

Il se différencie dans notre région en plusieurs dialectes d’égale valeur : l’Alpin, le Niçois et le Provençal. Il existe une langue : l’occitan ou langue d’oc qui à l’heure actuelle peut être réalisée à l’écrit en deux systèmes graphiques différents, l’un historique appelé “graphie classique ou occitane”, l’autre, créé au XIXème siècle par Roumanille et Mistral, appelé “graphie mistralienne”.

Votre question au gouvernement fait également référence à notre grand poète Frédéric Mistral, prix Nobel de Littérature en 1904.

Permettez que je le cite à mon tour pour vous montrer que le Maître de Maillane définissait notre langue d’oc et son espace au singulier : «Dis Aups i Pirenèus » (Des Alpes aux Pyrénées)

ou bien dans L’espouscado : « Eh ! bèn, nani ! despièi Aubagno/ Jusqu’au Velai, jusqu’au Medò,/ La gardaren riboun-ribagno,/ Nosto rebello lengo d’O » (Eh bien ! nenni ! depuis Aubagne-jusqu’au Velay, jusqu’au Médoc, – nous garderons, bon gré mal gré, – notre rebelle langue d’oc.)

ou encore dans le début de la Respelido qui se passe de traduction : « Nautre, en plen jour/ Voulèn parla toujour/la lengo dòu Miejour, Vaqui lou Felibrige ! »

et pour finir l’œuvre de toute sa vie, son dictionnaire : « Lou tresor dòu Felibrige » ou « dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de la langue d’oc moderne » où sont représenté tous nos parlers, de la Gascogne à la Provence et du Limousin au Languedoc.

Quelle est la position de notre association IEO ? Il nous semble indispensable d’approuver une fois pour toute les principes suivants :

1° – Chaque graphie (orthographe) est légitime en Provence et en Pays niçois. Chez nous, les occitanistes ne sont pas moins Provençaux ou Niçards que les autres.

2° – Chaque graphie (orthographe) permet d’écrire tous les dialectes de la langue occitane.

3° – Ce qui fait la qualité d’une oeuvre littéraire, ce n’est pas sa graphie (son orthographe) mais son contenu. Nous avons des oeuvres de qualité en graphie italianisante (cf RANCHER), patoise française (cf Victor GELU) et, bien sûr, en graphie mistralienne et en graphie classique sur tout l’espace d’oc, y compris à Nice (cf Alan Pelhon).

4° – Quel que soit le choix, il est nécessaire de savoir, au moins, lire l’autre graphie. Les raisons du recul de l’usage de l’occitan-langue d’oc sont à chercher bien ailleurs que du côté des graphies !

5° – Aucune association n’a le monopole de la langue et de la culture d’oc où que ce soit. Nous sommes tous au service de notre langue historique et millénaire, langue dominée.

6° – Enfin, pour terminer, nous renvoyons à l’article “Lou Sourgentin et les problèmes de graphie” (Lou Sourgentin n°30, février 1978) dont la conclusion est la suivante : “Nous appelons à la tolérance, au respect du pluralisme des graphies. Nous appelons à la collaboration de tous pour une oeuvre commune : sauver la culture d’oc et ses dialectes”.

Il est plus que souhaitable que cette prise de position sensée, faite de respect mutuel et d’humilité, devienne celle de tous les amis de « la » langue d’oc.

Nous nous tenons à votre disposition pour toute question éventuelle.

Veuillez agréez, Monsieur Député, l’expression de nos salutations distinguées.

Jean-Pierre BAQUIE
Président de l’IEO-06
Vice-Président du CREO-Provence
Docteur de l’Université de Nice
Diplômé d’Etudes en Romanistique

PJ : votre question publiée au J/O.

13ème législature
Question N° : 22674 de M. Vauzelle Michel(Socialiste, radical, citoyen et divers gauche – Bouches-du-Rhône) QE
Ministère interrogé : Culture et communication
Ministère attributaire : Culture et communication

Question publiée au JO le : 13/05/2008 page : 3919

Rubrique : culture
Tête d’analyse : langues et cultures régionales
Analyse : défense. perspectives

Texte de la QUESTION : M. Michel Vauzelle interroge Mme la ministre de la culture et de la communication sur la volonté du Gouvernement de traduire dans le droit français la Charte européenne des langues régionales, comme de nombreuses informations concordantes le suggèrent actuellement. Une telle reconnaissance supposerait une modification de notre Constitution, qui, en vertu de son article 2, reconnaît le français « langue de la République ». Il lui demande donc quelles sont les modalités envisagées par le Gouvernement pour concrétiser cette reconnaissance des langues régionales, et quel serait leur éventuel calendrier de mise en oeuvre. Par ailleurs, parmi les différentes langues régionales reconnues par l’Union européenne, figure l’occitan. Toutefois, cette langue régionale se caractérise elle-même par une grande diversité, dans son expression orale aussi bien qu’écrite. Le provençal, codifié par Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature en 1904, est l’une d’entre elles. Son berceau se situe en pays d’Arles, mais son rayonnement s’étend dans toute la Provence. Le provençal dispose de caractéristiques propres qui le distinguent fortement de l’occitan. À ce titre, il mériterait d’être reconnu à part entière parmi les langues régionales. Il l’interroge donc sur la volonté du Gouvernement de reconnaître le provençal mistralien parmi les langues régionales.
Texte de la REPONSE :

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