Lo pilo, un juec dau País-Niçard…
Pour ceux qui l’ignoreraient encore, le « pilo » (pilou) est une sorte de volant comparable à celui du jeu de badminton. Il est réalisé par les enfants ou les adultes à l’aide d’une ancienne pièce de monnaie trouée de dix ou vingt cinq-centimes et d’un bout de papier léger servant à le diriger.
Les règles du jeu
Le « pilo » se joue à deux ou quatre selon les cas. Lorsqu’on y joue à deux, on commence par tracer sur le sol à la craie ou avec un bâton une ligne médiane délimitant les deux camps, puis à égale distance de celle-ci (deux pas environ) deux cercles de même diamètre (un pas environ).
L’engagement de la partie se fait par un arbitre ou à défaut l’un des joueurs qui lance à la main, en chandelle, le pilo au niveau de la ligne médiane. Les deux joueurs s’élancent depuis leur cercle et essaient de faire tomber le pilo dans le camp adverse. Pour ce faire, ils peuvent utiliser toutes les parties du corps à l’exception de leurs mains et des bras (comme au football). Le franchissement au sol de la ligne médiane constitue une faute, par contre il est autorisé dans l’espace.
Une fois à terre, le pilo est ramassé par le joueur qui l’a dans son camp. Celui-ci l’envoie à la main, à l’autre joueur qui jongle avec, en se servant de ses pieds, genoux, poitrine, tête. Il n’y a aucune limite au temps de jonglage. Le joueur est juge du moment opportun où il va tirer en profitant d’une erreur de la « défense ». Un but est marqué lorsque le pilo tombe dans le cercle. Toute faute est sanctionnée par un « penò » (penalty). Le joueur fautif se met alors derrière le cercle à défendre, tandis que l’autre joueur se positionne derrière la ligne médiane, le pilo en équilibre sur le pied et prêt à tirer.
Les parties se jouent en dix points. A la mi-temps, on change de camp pour tenir compte de certaines inégalités dues à la configuration du terrain ou à la maladresse des joueurs à dessiner des cercles de même dimension.
A quatre joueurs (deux contre deux), le jeu est identique mais il s’enrichit des passes que se font les coéquipiers. En groupe, on organise souvent des tournois comme au football. Il existe aussi des concours de jonglage.
Un peu d’histoire
Le pilo fait partie des jeux ancrés dans la mémoire collective des Niçois. Il a été le jeu de tous les garçons jusque dans les années soixante. On y jouait partout : dans la cour de récréation, sur les trottoirs, les places des villages… Le succès de ce jeu provient sans doute du peu d’espace qu’il réclame et d’une certaine parenté avec le jonglage d’un ballon de football.
La raréfaction des pièces trouées, leur vente dans les brocantes ont entraîné le déclin de ce jeu. Les enfants dont l’ingéniosité est bien connue lui ont trouvé depuis un jeu de substitution : le « pichac » (sorte de bracelet réalisé à partir de rondelles de chambre à air de bicyclette) qui utilise les mêmes règles que le jeu du pilo.
Alfred Hichkoch a mis en scène dans “La main au collet” un passage où l’on voit deux policiers en “planque” jouer au pilo, le film fut tourné dans les environs de Nice faut-il le préciser.
Le pilo, un jeu qui possède son championnat du monde
Il existe depuis 17 ans, un championnat du monde de pilo, qui essaie de promouvoir ce jeu. Ce championnat, individuel et par équipe, a lieu au mois de juillet(1) à Coaraze, village des environs de Nice. Le règlement assez précis de la Fédération Nationale de Pilo (F.N.P.) indique notamment les dimensions du terrain (16m X 11m), la forme du papier : une ellipse de 15cm X 18 cm, l’engagement à « pilo-face » (sic) et les règles du jeu.
(1) les 2 et 3 juillet 2005 (voir notre article : 17 ième Championnat du Monde de Pilo)
Pour lire l’article sur la chanson : La samba dau pilo
Pour lire l’article sur le 17 ième Championnat du Monde de Pilo