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Chacun des toponymes provençaux proposés sera marqué en italique par convention. Ils seront enregistrés par nos soins dans une banque de données pour conserver la mémoire des travaux réalisés.

Les noms de lieux du ROURET et leur signification :

Les toponymes qui suivent sont proposés par thèmes :
– exposition : adret, ubac
– hydronymes : fontaines, sources, vallons…
– oronymes : grottes, collines, crêtes, combes…
– anthroponymes et lieux d’occupation humaine: St Pons, Castellaras, chemins de transhumance.
– flore : Le Rouret, Fontaine du Curnier.

Le Rouret

Les Romains donneront au territoire le nom de La Rourée, la forêt de chênes que l’on retrouvera au XIème siècle sous la forme de : Le Rouret.

Le territoire actuel est formé de l’ancien Rouret et du rattachement en 1832 d’une importante partie du territoire de Châteauneuf.

Formes anciennes du nom de la commune :

Rainerius de Rovoreto (Antibes, Doublet, 72) année 1035

In castro quod dicidur Rovoret (Cartulaire de Lérins, I, 319) année 1167

Castrum de Roreto (Bouche, 296) vers 1200

Ollivarii de Roreto (Doublet, 275) année 1242

Etude sur l’origine des noms des communes dans les Alpes-Maritimes d’André COMPAN, (Op. cité).

Bergier

Bergier : Ce nom usuel provençal est resté en concurrence avec le nom officiel « Le Rouret », pour désigner le territoire de la commune : la partie désignant l’ensemble du territoire. Il est utilisé par les rourétans de souche et les habitants des communes voisines, notamment ceux de Châteauneuf pour des raisons historiques[bleu]*[/bleu]. Ce toponyme, variante de Berger (nom de métier), semble issu d’un patronyme, à noter qu’on le retrouve sous la forme Bargians (Plan Bargians) sur une carte datant de 1830.

[bleu]* « Louis Philippe, premier roi des Français, à tous présent et à venir salut. Sur le rapport de notre ministre secrétaire d’état au département de l’intérieur, le comité de l’intérieur de conseil d’état entendu, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :
– Les hameaux dits des Bergiers dépendant de la commune de Châteauneuf, arrondissement de Grasse, département du Var, sont distraits de cette commune. Les mêmes hameaux et la commune du Rouret sont réunis en une seule et même commune qui portera le nom de Rouret et dont le chef-lieu est fixé au hameau du Collet dépendant des Bergiers. La limite de la nouvelle commune et celle de Châteuneuf demeure fixée suivant la ligne du plan annexé.
– Les dispositions qui précèdent auront lieu sans préjudice des droits d’usage ou autres qui seraient réciproquement acquis »[/bleu]

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Panneau routier sur la commune de Châteauneuf portant la mention “Chemin de Bergier”.

Plan Bergier

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Cadastre napoléonien section B1 : détail

Quartier de Saint Pons (Quartier de Sant Pònç)

Depuis 1832 c’est le nouveau chef lieu avec la mairie, l’église et l’école. Saint Pons est un saint guerrier spécialement vénéré dans notre région.
On trouve ce toponyme dans les Alpes-Maritimes, les Alpes de Haute-Provence, l’Ardèche, le Gard, l’Hérault… Comba de Sant-Pòns (Bouches du Rhône).

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Incription en Provençal sur la façade de la Mairie

Pei Mousqueto (Pei Mosqueta)

Pei est issu du latin podium avec le sens de hauteur et de la racine pré latine : pèl signifiant hauteur ou pei – peille, sommet herbeux. C’est une variante du mot occitan puei qui se traduit par puy en français (exemple : Puy de Sancy), ondulation de terrain, sommet, éminence, colline isolée. Ce mot, sous ses nombreuses variantes, est aussi une source inépuisable de noms propres, dans tout le domaine occitano-catalan : poi (prononcer ” pouï “), puei, poei, pei, pey, pech, pueg (languedocien) et puig (catalan).

A noter le proverbe provençal : « A cada comba se tròba un puei » (A chaque vallée, son pic, c’est à dire on trouve des difficultés partout) et les toponymes Pei Pellegrin au Rouret (Alpes-Maritimes), Peygros à Auribeau-sur-Siagne (Alpes-Maritimes), les communes de Peymeinade (Alpes-Maritimes) et de Pey dans les Landes.

Mosqueta : Aucune explication satisfaisante en ce qui concerne ce toponyme.

Le nom de Mousqueto se retrouve sur la commune de Châteauneuf de Grasse (06) au pied du village. Il existe aussi un hameau des Mousquettes à la limite de l’Aude et de l’Ariège.

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Pei Mosqueta

Clos de la Gène (Claus de la Gena)

“CLOS” est assez souvent la francisation de “CLAUX” “CLAUS” du latin clausum, pour désigner une terre enclose d’un mur, encore visible ou disparu, souvent une possession seigneuriale, sorte de réserve propriété du seigneur. Ainsi, Claux Claus Amic (Cabris), Claus Barnier (Spéracèdes), Claux Dandrieu (Caussols), Claux de Fabre, Claux de Marselly (St Vallier), Les Clausonnes (Valbonne)…

A ne pas confondre avec “CLOT” “CLOTE” d’origine celtique (gauloise) désignant une dépression de terrain, plus ou moins circulaire aussi bien en plaine qu’en montagne. Ainsi, Le Clot Darné (Caussols), Le Clot (La Colle-sur-Loup), Le Cloteirol (Villeneuve-Loubet)… A noter que l’on nomme “clots” dans la région les dépressions au fond plat que l’on voit sur les plateaux karstiques que les géologues nomment des dolines.

Gena : Dauzat relève que les villages qui portent le nom de Gennes sont au pied d’une hauteur, au bord d’un ravin.

Le Camp Romain ou Camp du Bois ( Lo Camp Roman, Lo Camp dau Bòsc)

Le Castellaras ( Lo Castellaràs)

Can Castellan (Camp Castellan)
Le Castellet (Lo Castellet)

« A la fin de l’âge du bronze les hommes se regroupent en communautés, sur les collines. Ils construisent des OPPIDA (enceintes protégées par des murs ). La toponymie en garde le souvenir sous les formes Castellaras et plus souvent encore sous la forme : Camp »
( Le Rouret, Lucien Aune, op. cité)

Sur ces camps seront construites des VILLA, au sens latin de propriétés agricoles comme dans l’ancienne Villa découverte au lieu-dit du Castellet, puis plus tard de petits bourgs avec enceinte. Voir, avec le même sens, les dérivés français : Ville,Village…

On retrouve en effet des traces de fonds de cabanes, des vestiges de l’occupation humaine. sur le Castellaras, autour du Camp du bois, au Castellet.

Le Camp Romain est aussi appelé Camp du Bois par les archéologues , il est classé monument historique.

Le nom Castellaras est formé sur la racine : Castellum (château en français) plus le suffixe doublement augmentatif – aras- rappelant le sens de grande enceinte protégée.

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Le Castellaras.

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Le Castellaras : détail du mur d’enceinte.

Le Can Castellan :

– On remarquera l’orthographe erronée : Can au lieu de Camp.
– Le nom est lui aussi formé sur la racine Castellum mais avec un autre suffixe : -an- qui vient de –anum- et qui signifie domaine.

Le Castellet est formé sur la même racine mais avec un diminutif. Sur ce lieu on a découvert un contrepoids de pressoir, de la poterie.

( à suivre…)

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