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LE ROURET- BERGIER

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En route vers une signalisation bilingue au ROURET…

Pourquoi une signalisation bilingue : français-provençal ?

Depuis quelques années, on assiste dans tous les territoires marqués par un patrimoine linguistique traditionnel fort (Bretagne, Corse, Pays Basque, Régions Occitanes : Limousin, Auvergne, Languedoc, Pays-Niçois, Provence,…) à la mise en place d’une signalisation bilingue dans de nombreuses communes. La ville du ROURET, a voulu, elle aussi, affirmer ses spécificités culturelles : la signalisation bilingue est l’une des manières les plus simples, mais aussi les plus visuelles de socialiser une langue, de la faire exister publiquement.

C’est aussi pour une commune et ses habitants, une manière de se réapproprier une identité millénaire et de renouer avec une culture et une civilisation qui ont façonné le pays.

Nous tenons à remercier pour leur engagement le maire de la commune, Monsieur Gérald LOMBARDO et son adjointe déléguée à la culture, au tourisme et à la communication, Madame Cristelle LOUC, qui nous ont facilité la tâche par les contacts et les documents mis à notre disposition.

Ont participé à cette étude au nom de l’Institut d’Etudes Occitanes (I.E.O-06) : Madame Charlotte RUBINI (Secrétaire) et Messieurs Jean-Pierre BAQUIÉ (Président), Maurice CASCIANI ( Trésorier et également Adjoint aux Finances et Relations extérieures de la commune du ROURET), Gilbert COMBE (Membre du Conseil d’Administration), André SAISSI (Membre du Conseil d’Administration).

Les noms de lieux : un patrimoine

La toponymie ou étude des noms de lieux est une branche relativement récente de la linguistique. Elle est en perpétuelle évolution, elle progresse en permanence. Elle requiert des connaissances en géologie, en archéologie, en histoire, en géographie générale et humaine, en botanique, en philologie c’est à dire l’étude de l’évolution phonétique des mots et de leur sens. Il est vrai que cette complexité en fait aussi toute la richesse.

Pour essayer de déchiffrer le sens d’un nom de lieu, nous sommes confrontés à plusieurs fonds ou strates de langage, en permanente évolution :

– le fonds indo-européen, ligure, celte… pour notre région,
– la romanisation de ce fonds ancien avec la conquête romaine et les « faux amis » qui peuvent en dériver,
– l’empreinte des langues des peuples d’invasion (Francs, Burgondes,…) plus ou moins romanisées elles aussi,
– la formation des langues romanes, pour nous l’occitan provençal, issues de ces fonds anciens, principalement à partir du bas latin (latin populaire),
– les francisations successives avec les déformations patoisantes,
– les explications plus ou moins légendaires qui ne sont pas à rejeter totalement car elles parlent, elles aussi, d’un lien, parfois poétique ou amusé, des hommes avec leur paysage.

Notre démarche :

L’information au plus grand nombre : Nous avons proposé à la commune, dans un premier temps, une réunion publique (le 9 avril 2009), afin d’expliquer notre projet toponymique. La presse locale (Nice-Matin) ainsi que le journal communal ( Le Rourétan ), s’en sont fait l’écho.

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La réunion publique dans la salle du Conseil Municipal

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Cadastre napoléonien : Section B1 Le Plan Bergiers (cote 25Fi 112 112 1 B1 COM)

… enquêtons sur le terrain, afin de vérifier des hypothèses de travail :

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Nous procédons ensuite à une approche comparée des toponymes de même famille pour mesurer le degré de fiabilité du sens proposé.

Nos principaux ouvrages de référence :
– Alain Nouvel : « Les noms de lieux témoins de notre histoire »
Connaissance de l’Occitanie N° 5
– Paul Louis ROUSSET :« Les Alpes et leurs noms de lieux, 6000 ans d’histoire »
– DAUZAT et ROSTAING : « Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France
– Frédéric MISTRAL : « Lou Tresor dòu Felibrige » DICTIONNAIRE Provençal-Français EDISUD 1983 (TDF)
– Lucien AUNE, docteur de l’Université de Nice : Le Rouret Alpes-Maritimes 1793-1993 : Bicentenaire de la commune. Serre Editeur/L’Ancre Solaire 1993. Un ouvrage historique précieux, à la fois source et prolongement indispensable de nos recherches.
– Etude sur l’origine des noms des communes dans les Alpes-Maritimes d’André COMPAN, éditions CNDP-CRDP Nice 1982 page 22.
– Jacques ASTOR, “Dictionnaire des noms de familles et des noms de lieux du Midi de la France”, Editions du Beffroi (2002).

Nous enquêtons auprès de la population rourétane afin de connaître les noms en usage (occitan dans sa forme provençale) des différents toponymes du ROURET notamment auprès du colonel Michel GARNERONE et de messieurs Jean-Claude CANALE (déjà associé aux recherches de Lucien AUNE), Jean LOUC, que nous remercions vivement.

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Nos informateurs de gauche à droite :
Jean-Claude CANALE, le colonel Michel GARNERONE, Jean LOUC.

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Réunion de travail avec Monsieur Gérald LOMBARDO, Maire du Rouret et Jean-Claude CANALE

Nous utilisons pour le toponyme provençal la graphie classique[bleu]*[/bleu] présente de Nice à Bordeaux sur l’ensemble de l’espace occitan (32 départements français, le Val d’Aran en Espagne et 10 vallées du Piémont en Italie.

[bleu]* Cette graphie, dite classique, représente actuellement plus de 80% de la production littéraire de la langue d’oc. Cette façon d’écrire héritée des Troubadours, a été adaptée à la langue moderne au XXième siècle par Louis ALIBERT. Elle est souvent présente dans les toponymes avant leur francisation. Elle cohabite avec la graphie dite mistralienne à Nice et en Provence. Nous sommes respectueux de la graphie mistralienne et encourageons tous nos adhérents à la bien connaître.[/bleu]

Quelques règles pour lire le provençal dans la graphie classique avant de commencer :

▪ Le « a » est réalisé [a], à l’intérieur d’un mot (exemple : Lo Relarguier [RelaR’gje]) ; il est réalisé [ɔ], “o” ouvert en finale atone, comme dans le français “fort”, (exemple : Pei Mosqueta [mus’kEtɔ]).

▪ Le « o » est réalisé [u],”ou” français (exemple : Lo Colet [ku’lEt)

▪ Le « ò » est réalisé [ɔ], “o” français très ouvert (exemple : Lei Serras [‘sERɔ]). Parfois il diphtongue en [wɔ], “wo” (exemples : La Còla [‘kwɔlɔ], Fònt [‘fwɔŋ]) Bassac.

▪ Le « e » n’est jamais muet, il est réalisé [e] “é” français (exemple : Sant Estève) ou [E] “è” français (exemple : Sant Estève).

▪ Le « g » est réalisé [dz], comme dans l’anglais “John” (Jean) ou l’italien “oggi” (aujourd’hui) , (exemple Plan Bergier [bER’dzje]).

▪ La diphtongue « ai » est réalisée [aj] comme dans le français “ail” (exemple : La Carraira [ka’RajRɔ].

▪ La diphtongue « ei » est réalisée [Ej], (exemple : Pei [‘pEj] Mosqueta, Lei [‘lEj] Ribas).

▪ La diphtongue « au » est réalisée [aw], comme dans l’anglais “house” (maison), (exemple : Fònt dau Lauron [law’Ruŋ]

▪ le digramme « lh » est réalisé [j] comme dans le français “yeux” (exemple La Carraira dau Bilhador [bija’du].

Notes :[bleu] – Les prononciations entre crochets sont transcrites au moyen de l’alphabet phonétique international (A.P.I).

– [‘] indique que la syllabe suivante est tonique.[/bleu]

(à suivre…)

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