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LE ROURET- BERGIER
Pont Romain (Pònt Roman)
Les ponts romains furent les premiers ponts construits. Les Romains en construisirent dans quasiment toutes leurs provinces et notamment dans le sud de la France. Celui du Rouret franchit le vallon de la Baume Robert. Les ponts dits romains sont souvent postérieurs à l’époque gallo-romaine, comme le pont du Plan de Grasse.
Quelques ponts romains remarquables en France : Pont romain de Saint-Thibéry (Hérault), Pont de Vasio (Vaison-la-Romaine), Pont Julien (Vaucluse), Pont Tibère à Sommières, Pont du Gard, pont-aqueduc romain sur le Gardon, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1985.
Pont Romain
Lo Bachàs : abreuvoir pour le bétail et, peut-être, lavoir pour le linge.
Beaume Melle (Bauma Mèle)
Bauma ( cf. supra ), abri sous roche, en bordure de la voie romaine.
Mel(le) du pré latin signifiant hauteur.
Chemin de la Gorge des Trucs (Camin de la Gòrga dei Trucs)
Trucs : cf. infra
Gòrga francisé en gorge.
Le Puits de Hugues (Lo Potz d’Ugues)
Lo potz [‘pus] d’Ugues :
Ugues : du latin Ugo, Hugo, Hugonis ; est un anthroponyme. Il a pour signification esprit, intelligence.
De nombreuses familles provençales portent ce patronyme sous les formes : Hugues, D’Hugues, Nugues, Huc, Hugon (diminutif).
Lei Faissas.
La faissa est une planche de culture. Elle n’est pas forcément retenue par un mur en pierres sèches (appelé restanca). C’est une bande de terre bêchée et cultivée. D’autre part, la planche de culture et le mur qui la soutient forment un bancau (mot désignant au sens propre un banc ou un gradin de pierre).
Le Rélarguier (Lo Relarguier)
Pacage, pâturage, espace libre où l’on peut faire paître. Du provençal re+largar, littéralement : mettre au large : clairière, pacage pour les moutons.
Il existe un lieu-dit « Les Relarguiers » à Beauvezer (Alpes de Haute-Provence).
Croix Saint Estève (ruines) (Crotz Sant Estève)
Estève : forme occitane d’Etienne. Du grec Stephanos signifiant couronne de feuillage ou de métal. Saint-Étienne est le premier martyr de la religion chrétienne, le saint patron des maçons et des tailleurs de pierre car il a été lapidé au Ier siècle. A cet endroit s’élevait l’église domaniale (la glèisa) aujourd’hui disparue dont il ne subsiste que le toponyme et quelques traces au sol et peut-être ce qui pourrait être le reste d’un bénitier (voir photos).
« Les églises domaniales ont disparu très tôt et elles ne sont plus désignées que par un toponyme sous leur forme provençale : La Gleise San Jaume à Châteauneuf, Sant Peyre à Opio et Roquefort, San Esteve au Rouret » (Lucien Aune, op. cité)
Chemin de St Pierre (Camin de Sant Pèire)
Bau de la Niera ( Bauç de l’Anhiera)
Bauç signifie rocher, ou falaise rocheuse. Le toponyme est très présent dans toute l’occitanie depuis les Baus de St Jeannet – malheureusement prononcés « Ba-ou ! » avec une faute d’accent tonique, jusqu’aux fameux Baux de Provence
Il semblerait que le « Bau de la Niera » (expliqué par rocher de la puce !) ait été interprété de façon légendaire en tant que lieu où les sangliers venaient se gratter. Nous pensons plutôt au toponyme « Bauç de l’Anhiera ». Dans ce cas, il s’agirait d’un lieu de pâturage, ce qui n’est pas incompatible avec le “bois”, le lieu se trouvant à l’Hubac, car c’était une pratique courante que de faire paître les moutons en sous-bois.
A.Faure et M. Raynouard expliquent ce toponyme par : anhèu, anhiera (provençal), anhèl (roman), agnellus (latin): agneau avec une mécoupe de : La Niera pour L’Anhiera . Ce nom désignerait ainsi un lieu de pâturage mais il ne s’agit que d’une hypothèse.
Quant au Bauç, au rocher, en fait au passage entre deux rochers, ce pourrait être un lieu de comptage des moutons.
A signaler la commune : Agnières-en-Dévoluy dans les Hautes-Alpes.
(à suivre…)